Lassitude de votre job actuel, chômage longue durée, ou en reconversion, n’avez-vous jamais pensé à devenir freelance ? Votre propre patron, sans hiérarchie ni horaires, la liberté de vous organiser comme vous le souhaitez... Mais aussi la liberté de choisir avec qui vous travaillez, des prestations que vous proposez et des valeurs sur lesquelles vous ne ferez pas de compromis. Un rêve pour beaucoup... Mais une réalité pour 830 000 freelance, sur les 1,2 millions de travailleurs indépendants que compte la France, selon des chiffres de l’INSEE et de la plateforme de mise en relation entre freelance et clients, Hopwork, établis en 2017.
Si le nombre d’indépendants a diminué de moitié depuis les années 70 (moins d’agriculteurs et de petits commerçants), la croissance des freelance est énorme ces 10 dernières années : +120% ! Un phénomène dû en grande partie au développement du statut de l’auto-entrepreneur. Mais aussi à la crise de 2008 qui a mis sur le carreau des millions de salariés, couplé à une prise de conscience de la dureté du monde du travail et de la perte de sens dans le monde de l’entreprise. De forts bouleversements que la société française est en train de traverser. Aux USA, les freelance représenteraient déjà 34% des travailleurs !
La plupart des freelance l’affirme : c’est un choix personnel mûrement réfléchi. Il fait souvent suite à une cassure dans son job salarié actuel, ou un ras-le-bol. Ou à l’impression d’aller au boulot à contrecœur « je sentais que j’étais proche de la dépression. Je traînais des pieds pour aller au bureau. J’avais l’impression de m’essouffler » explique Marina Rogard, rédactrice web freelance, « J’ai donc décidé d’allier ma passion pour l’écriture à un second métier dans lequel je pourrais être en phase avec moi-même. Et ainsi exprimer mon potentiel, mes vrais talents ».
Car être son propre patron, c’est devenir indépendante, faire ses propres choix. Mais aussi créer ses prestations sur mesure, décider avec qui vous allez travailler. Bref reprendre votre destin en mains. Pas seulement professionnel d’ailleurs, car avec plus de liberté dans votre activité, vous serez plus épanouie au quotidien. Vous aurez plaisir à vous lever chaque matin pour faire ce que vous aimez, comme vous le voulez, sans avoir un manager sur le dos qui dirige tout… Car ce statut offre « l’indépendance, la liberté de faire ce que je veux au moment où je le décide, mettre en œuvre mes idées sans avoir à demander l’aval d’une hiérarchie, prendre du plaisir tout simplement ! ».
Mais voilà la liberté a toujours un prix à payer vous dites-vous... Comment vivre sans salaire récurrent tous les mois, avec l’incertitude des lendemains ? La peur que tout s’effondre un beau jour. Que vos enfants vous en veulent de ne plus leur offrir autant qu’avant… Impossible de ne pas y penser, dans une société où la possession matérielle est toujours un gage de réussite… Si votre choix est mûrement réfléchi, il y a fort à parier que vous mettrez vos doutes de côté. Et vous changerez votre façon de voir la vie, comme le résume Arnaud Lemoine, consultant en stratégie, « j’ai moins de revenu que quand j’étais salarié. Car j’étais très bien payé comme consultant sénior. Mais je vis mieux. C’est paradoxal mais j’ai changé mon mode de vie et de consommation. Je n’ai plus les mêmes aspirations » .
De nouvelles aspirations qui vous rendront plus légère quant au stress du lendemain. Si votre goût de la liberté est plus fort que des vacances imposées chaque année en août, le dernier iPhone et le sac Gucci hyper-tendance, vous n’y verrez aucun inconvénient sur le long terme. Cette envie de décroissance/déconsommation est un phénomène qui prend de l’ampleur en France depuis la crise de 2008. Vous ne serez donc pas la seule ! Et si vraiment l’avenir vous fait peur, vous pouvez toujours garder un job à mi-temps en parallèle comme le fait Marina.
Car oui le plus difficile dans ce statut, il ne faut pas le nier c’est de trouver des clients ! Pour cela il ne faut pas hésiter à faire parler de vous et soigner votre personnal branding. Aller dans de nombreux events networking, être présente sur les réseaux sociaux. Et notamment sur Linkedin : « je trouve mes clients principalement par LinkedIn, tout vient de ce réseau en fait. J’y suis très présente, soit en commentant les posts des autres, soit en rédigeant mes propres articles qui m’assurent une certaine visibilité » explique Marina.
Il ne faut pas se reposer sur ses lauriers, créer un compte, ajouter des contacts et attendre qu’on vienne à vous. Il faut devenir une experte dans votre domaine et le faire savoir. En écrivant sur votre sujet, en étant invitée à témoigner dans toutes sortes d’events... Ou en ayant un site internet de qualité, en se faisant recommander par vos premiers clients... Les premiers seront d’ailleurs souvent votre premier cercle, c’est par eux que tout commence. Puis ensuite votre professionnalisme et votre visibilité feront la différence.
L’erreur à éviter quand on travaille seule ? Rester seule ! Il faut au contraire aller vers les autres, coworking, rencontres, conférences, vous devez en être. « il faut se rendre dans des rencontres entre freelance ou chefs d’entreprise toutes les semaines pour sortir de l’isolement ». Mais aussi pour y « trouver des partenaires et des clients » affirme Arnaud qui y consacre une bonne partie de son emploi du temps. Car comme il le dit si bien « un freelance c’est 3 job en 1 job : vendre, produire et gérer ». Un statut qui ne convient pas à tout le monde. Mais qui, une fois que l'on y a goûté, vous fera oublier le salariat !