Selon une étude réalisée en fin d’année dernière par le cabinet Deloitte « sens au travail, ou sens interdit », la question du sens au travail est au cœur d'un enjeu majeur aujourd'hui, en termes d'engagement et de motivation des salariés. Plus question de se lever chaque matin avec pour unique objectif la feuille de paye en fin de mois. Chacun veut pouvoir s’épanouir, être reconnu, faire quelque chose d’utile, être respecté, agir en harmonie avec ses valeurs, etc… Beaucoup de desiderata que bon nombre d’entreprises malheureusement n’ont pas encore compris. Pourtant le salarié corvéable à merci, c’est fini. Le monde du travail s’est engagé sur la voie du changement et aujourd’hui impossible de revenir en arrière.
Le respect des valeurs semble arriver en premier dans les attentes des salariés vis-à-vis de leur employeur. L’éthique de l’entreprise doit être respectée sous peine de se sentir trahi. Aujourd’hui, il est devenu impossible de mettre ses valeurs dans sa poche, dès la porte du bureau franchie. Les attentes vis-à-vis de l’entreprise sont grandes. Dans un monde où chacun voit un délitement des valeurs, l’employeur reste un pilier. S’il n’est plus le patron patriarcal, les salariés attendent tout de même de lui une certaine éthique.
L’éthique passe aussi par le sentiment d’utilité. On le voit avec l’émergence des bullshit job. Ces jobs vide de sens démolissent l’estime de soi et la confiance en son avenir. En effet, passer le plus clair de son temps dans un lieu où on ne sert à rien n'est pas valorisant. En témoignent ces nombreux salariés qui quittent un job inutile bien payé et reconnu, pour devenir fromager ou s’engager dans une ONG. Un phénomène qui faisait jusqu’ici sourire, mais qui interroge aujourd’hui le rapport au travail des salariés.
Le travail doit aussi être une source d’épanouissement personnelle. Nombreux sont ceux qui ont fait des études pour occuper le job de leur rêve, et ils en attendent beaucoup. On ne peut pas être heureux dans sa vie personnelle, si rien ne va au bureau, si on ne peut pas être soi-même ou si on se demande ce qu’on fait là 8h par jour. Le salarié doit tirer satisfaction du travail accompli, être reconnu par sa hiérarchie, avoir des tâches en rapport avec ses compétences, travailler en harmonie avec ses collègues et son manager. Les objectifs doivent être clair, le dialogue doit être de mise, les échanges sont la base du bien-être au travail.
Le salarié souhaite évoluer au sein de l’entreprise. Aussi bien monter les échelons, qu’améliorer sa rémunération, mais aussi et surtout ses compétences. Si les études mènent à un premier emploi, c’est sur le tas qu’on apprend le plus et qu’on affine son orientation. Plus question de rester au même poste pendant des années. Cela passe par un management clair, organisé, humain, bienveillant, mais aussi individualisé, où le salarié est une personne à part entière, et pas un simple maillon de la chaine au service de l’entreprise. Le salarié doit avoir accès à l’information, et doit pouvoir questionner le management.
Avec tout cela, respect des valeurs, utilité, épanouissement personnel, montée en compétences, le salarié ne peut que trouver du sens à job. Avoir sa place dans l’entreprise, savoir qui il est, ce qu’il fait, où il va, et par corrélation, dans la société tout entière. Il doit pouvoir expliquer en quelques mots ce qu’il fait, pourquoi il le fait et quels sont ses objectifs. Car effectuer chaque jour un travail vide de sens est usant et épuisant. La perte de sens au travail fait naitre un sentiment d’inutilité, de non-alignement avec son moi intérieur et laisse un sentiment amer. La quête de sens au travail est la recherche permanente d’équilibre entre ses aspirations, son environnement, ses besoins et le contenu de son travail au sein de l’entreprise.