Josianne a 61 ans. Elle est aujourd’hui bibliothécaire à la médiathèque de sa ville. On peut dire que c’est le cinquième métier de sa belle carrière. À chaque fois qu’elle a dû prendre une décision, se réorienter ou se rassurer, elle a misé sur le bilan de compétences pour trouver les réponses à ses questions. Elle nous explique.
J’ai commencé à 16 ans, sans diplôme, dans une usine pour une grande enseigne de cosmétiques. On empaquetait les commandes à la chaîne pour que les produits soient ensuite répartis dans les magasins. C’était difficile mais j’étais investie et j’aimais assez bien l’ambiance de travail. Ensuite je suis montée en grade dans cette même entreprise puis je me suis arrêtée un moment pour aider ma sœur à monter et gérer son gîte. Cette expérience m’a permis d’évoluer dans le domaine de l’hôtellerie-restauration plus tard. Et enfin, je suis bibliothécaire depuis une dizaine d’années maintenant. C’est plus calme, j’aime beaucoup ça.
Je devais avoir près de 30 ans quand mon supérieur à l’usine m’a informée qu’il recherchait un ou une cheffe d’équipe pour manager une des ailes de l’usine. Je ne connaissais pas le principe du bilan de compétences mais étant données les circonstances, c’était plutôt flatteur. J’y suis donc allée sereinement à l’initiative de mon supérieur qui voulait me permettre de faire le point et de prendre la bonne décision.
J’ai beaucoup aimé ce processus. Cela faisait plus de dix ans que je faisais la même chose sans me poser de question ou presque. La conseillère me forçait à formuler des envies, des objectifs. C’était la première fois que je faisais ce travail d’introspection et j’ai vraiment trouvé ça extrêmement enrichissant. Les résultats du bilan m’ont totalement donné confiance pour accepter ce challenge malgré mes lacunes théoriques.
J’ai ensuite fait un bilan presque tous les 8 ans en moyenne. C’est vraiment quelque chose sur lequel je me suis reposée tout au long de ma carrière, lorsque j’avais des doutes, lorsque je voulais valider certains acquis ou lorsque j’avais envie de changement.
Encore une fois, ces périodes ont été l’occasion pour moi de faire le point avant de décider la direction que je voulais prendre. Ça m’a permis de me sentir écoutée quand j’en avais besoin, de prendre du recul, de valider ou invalider certaines envies, de faire le tri entre mes idées. Les conseillers qui m’ont accompagnée ont toujours été bienveillants et ont toujours réussi à faire germer de beaux projets professionnels pour moi. Je suis fière et satisfaite de mon parcours et j’aurais sans doute manqué quelques opportunités si je n’avais pas pris le parti de me servir de cet outil.
Je pense que le bilan de compétences devrait être instauré pour tous, de façon vraiment régulière au cours d’une carrière. C’est une façon d’encourager le changement aussi, de réduire les peurs, surtout dans un contexte où les carrières ne sont plus linéaires. Il n’y a que du positif à l’issue d’un bilan de compétences. Je le vois comme le luxe de savoir où on va et ce qu’on vaut, tout en s’ouvrant des horizons auxquels on n’aurait pas forcément pensé seule. Je n’avais par exemple jamais envisagé le métier de bibliothécaire alors qu’aujourd’hui, je suis certaine que c’est celui qui correspond le mieux à ma personnalité !