Notre blog | Garance&Moi

Se mettre à son compte quand on est demandeur d’emploi

Rédigé par Garance&Moi | 16 Jul. 2019

Vous êtes au chômage depuis quelques temps et vous en avez assez de vivre au rythme des sites de recherche d’emploi qui publient beaucoup trop peu d’annonces vous concernant ? Et si cette période de chômage était l’occasion rêvée de se mettre à son compte ? D'ouvrir votre propre activité ? On vous explique comment faire pour mettre toutes les chances de votre côté !

Pourquoi se mettre à son compte ?

Se mettre à son compte peut faire peur car cela suppose d’abandonner le sentiment de sécurité que donne le salariat. Et en effet, se mettre à son compte, c’est accepter de renoncer à la sécurité financière, aux congés payés ou encore aux droits au chômage, etc. Mais se mettre à son compte, c’est aussi choisir la liberté : vous décidez de la direction à prendre, des choses à entreprendre, des moments où vous travaillez et des moments de pause, etc. Et si cela ne fonctionne pas ou ne vous convient pas, vous serez libre de vous remettre à chercher un emploi salarié.

De plus, la période de chômage pourrait bien être la période idéale pour vous lancer puisqu’il est possible de créer son entreprise tout en continuant à toucher ses indemnités de chômage. Vous prenez donc peu de risques. Dès lors, qu’avez-vous à perdre à essayer ?

Bien sûr, pour éviter toute déconvenue, il convient de bien préparer votre projet.

Définir son projet

Selon le type de projet d’entreprises que vous voulez monter, la préparation peut être plus ou moins compliquée. Si vous désirez devenir prestataire de services Freelance ou même ouvrir une boutique d’artisanat en ligne pour vendre vos propres créations, ce sera plutôt simple à mettre en place car vous n’aurez pas besoin de beaucoup d’argent pour vous lancer.

Si vous souhaitez au contraire vous lancer dans la création d’un projet innovant nécessitant de gros investissements financiers et de nombreux recrutements, vous aurez sûrement besoin d’investisseurs extérieurs, ce qui compliquera grandement vos démarches !

Il faut donc commencer par définir votre projet. Pour cela, posez-vous les bonnes questions : voulez-vous vendre des produits ou des services ? A qui voulez-vous adresser ? Où exercerez-vous votre activité ? Est-ce une activité locale, nationale, internationale ? Est-ce un projet qui nécessite beaucoup d’investissements ou pouvez-vous le lancer de manière autonome, en fonds propre ? Certains organismes peuvent vous aider à répondre à toutes ces questions. Parmi eux, la CCI de votre région propose des formations aux futurs entrepreneurs.

Les différents statuts possibles

En fonction de la nature de votre activité, vous opterez pour des statuts différents.

Auto-Entrepreneur

Si vous souhaitez travaillez seul.e et tester votre idée avant de complexifier votre écosystème, le plus simple reste aujourd’hui l’auto-entreprise. C’est un statut avantageux qui vous permet de réduire votre exposition aux charges sociales et fiscales. Durant vos 3 premières années d’activité, l’exonération est possible ! De plus, vous n’aurez pas besoin d’engager de frais comptables car ce statut ne requiert pas l’édition d’un bilan annuel. Vous serez en revanche limité.e en matière de chiffre d’affaire.

EI ou EURL

Si vous souhaitez entreprendre seule mais que votre chiffre d’affaires dépasse le plafonds de l’auto-entreprise, vous pouvez opter pour l’entreprise individuelle (EI) ou l’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL). La différence entre les deux ? Dans le premier cas, votre patrimoine personnel est engagé (en cas de difficulté financière, notamment). Dans le 2ème cas, cette exposition est limitée. En revanche, dans les deux cas, il vous faudra vous entourer des services d’un comptable pour effectuer votre bilan annuel.

SARL ou SAS

Si vous désirez vous associer, recruter une équipe ou tout simplement mettre d’emblée en place un écosystème qui vous permettra de croître sans difficulté et même de vous salarier de votre propre entreprise, il vous faudra opter pour une Société à responsabilité limitée (SARL) ou bien Société par Action Simplifiée (SAS).

Pour créer ce type de société, il est préférable de faire appel à des experts dans ce domaine. Des sites comme legalstart.fr peuvent par exemple vous y aider.

Les aides à la création d’entreprise

L’ARE ou ARCE

Si vous touchez des indemnités de chômage et que vous souhaitez créer votre entreprise, vous pouvez bénéficier de l’Aide au Retour à l’Emploi (ARE), c’est-à-dire que chaque mois, vous continuez à recevoir vos allocations chômage, desquelles seront déduites vos revenus dès que vous en réaliserez. Vous restez donc demandeur d’emploi tout en créant votre entreprise.

Vous pouvez également choisir de bénéficier de l’Aide à la Reprise et à la Création d’Entreprise (ARCE), qui consiste à recevoir vos allocations chômage sous forme d’un capital égal à 45% du montant total de vos droits.

Par exemple, si vous avez droit à une ARE de 30€ par jour pendant 180 jours, votre ARE s’élève en tout à 5400€ (30€ x 180 jours). L’ARCE vous permet de toucher 45% de ces 5400€ en 2 fois : la moitié au début de votre activité, l’autre moitié 6 mois plus tard, si vous exercez encore votre activité à ce moment-là. En cas de cessation d'activité de l'entreprise, vous retrouverez vos droits à l’ARE restant due (soit l’ARE moins l’ARCE touchée).

L’ACRE

Depuis le 1er janvier 2019, l’ACCRE est devenu ACRE pour Aide aux Créateurs et Repreneurs d’Entreprises. Ce dispositif, destiné à favoriser la création d’entreprise, permet une exonération durant 12 mois de certaines cotisations. Comme par exemple l'assurance maladie, maternité, retraite de base, vieillesse, invalidité, décès et d'allocations familiales. Si vous relevez du régime de la micro entreprise, cette exonération peut être prolongée de 24 mois.

Cette aide est accessible à un grand nombre de profils. Il aide les demandeurs d’emploi indemnisés et les demandeurs d’emploi non indemnisés inscrits au moins 6 mois au cours de 18 mois précédents. Pour en profiter, il faut être en début d’activité et ne pas avoir bénéficié de cette aide au cours des 3 années précédentes. Pour en bénéficier, nul besoin de vous lancer dans des démarches compliquées. Depuis le 1er janvier 2019, c’est automatique.

Les prêts d’honneur

Le prêt d’honneur est ouvert aux créateurs ou repreneurs d’entreprises ainsi qu’aux entreprises de moins de 3 ans.  Le montant de ce prêt peut varier de 3000 à 12000€, suivant les besoins de l’entreprise. C’est un prêt à taux 0, qui ne nécessite pas de garantie personnelle, qui est octroyé aux entrepreneurs et non à leur entreprise, ce qui veut dire que vous aurez à le rembourser même si votre projet ne fonctionne pas, sur une période allant de 3 à 5 ans. Pour en bénéficier, vous pouvez faire appel à des association ou des réseaux d’entrepreneurs.

Le FGIF

Le Fonds de Garantie à l’Initiative des Femmes a été créée en 1989 par l’état.  Il a pour but de favoriser l’accès au financement bancaire des femmes qui veulent créer, reprendre ou développer une entreprise. Pour cela, le FGIF garantit un prêt bancaire de 5000€ à 45000€ remboursable sur une durée de 2 à 7 ans. La FGIF garantit le prêt à hauteur de 70% maximum et la banque prend à sa charge les 30% de risques restant. Pour en bénéficier, il faut réunir plusieurs conditions :

  • L’entreprise doit avoir moins de 5 ans ;
  • La responsabilité de l’entreprise doit être assumée « en titre et en fait » par une femme ;
  • Le prêt doit être destiné à financer le besoin en fonds de roulement ou des investissements et doit être intégré dans un plan de financement ;
  • Il doit être complété par un autre prêt non-garanti par le FGIF ;
  • Le prêt ne peut pas être destiné à compenser des difficultés économiques ou des rachats de prêts.

Le NACRE

Le dispositif NACRE a pour but d’accompagner les jeunes entrepreneurs qui veulent créer ou reprendre une entreprise. Elle se découpe en 3 temps :

  • L'aide au montage du projet : une étape cours de laquelle l’entrepreneur va finaliser la partie technique du projet, anticiper les difficultés et obstacles à surmonter et le présenter à des investisseurs.
  • L’aide à la structuration financière du projet : il s’agit de mettre en place le prêt à taux 0 NACRE, qui s’appuie sur l’analyse et les prévisions financières du projet d’entreprise.
  • L’aide au démarrage et au développement : il s’agit d’accompagner le développement de l’entreprise au cours des 3 premières années d’activité, considérées comme décisives.

Les plateformes de financement participatif

De nombreux entrepreneurs font appel aux plateformes de financement participatif ou crowdfunding pour financer leur projet d’entreprise. Ces plateformes mettent en relation des entrepreneurs et des particuliers qui peuvent les soutenir financièrement. Ces plateformes s'utilisent en plus d’autres dispositifs, elles constituent rarement la seule source de financement.

L’avantage de ces plateformes, outre la récolte de fonds, est qu’elles donnent de la visibilité à votre projet. Et cela avant même qu’il ne soit lancé. De plus, le lancement d’une campagne de crowdfunding exige de bien structurer votre projet. Il faut le présenter de manière convaincante, ce qui est forcément utile.

Il en existe aujourd’hui énormément. Certaines proposent des dons, d’autres des prêts, d’autres encore de devenir actionnaire d’une société qu’on va aider à lancer. Certaines ont pour spécialité la culture, d’autres dans l’innovation écologique, etc. Quelque soit votre projet, il y en a forcément une qui lui correspond.

Ne restez pas seule

Quand on entreprend, il est courant de passer par des phases de doute ou de découragement. On se confronte à des questionnements ou des difficultés qu’on ne sait pas comment surmonter.

Voilà pourquoi il est essentiel de s’entourer d’interlocuteurs bienveillants et de bons conseils ! Intégrez une pépinière d’entreprise, rejoignez des réseaux d’entrepreneurs (comme le réseau Entreprendre, présent dans toutes les régions de France), travaillez dans un espace de coworking, développez votre réseau, etc. Bref, ne restez pas seule !