Bien plus que l’incompétence, la difficulté à s’adapter à la culture de l’entreprise est la cause de la plupart des départs d’employés dans les mois qui suivent leur embauche. Car le savoir-faire et les connaissances ne font pas tout. Pour faire correctement son travail, il faut être capable de s’entendre avec ses collègues, de les comprendre et de travailler avec eux. Tout cela relève du savoir-être.
Mais qu’est-ce exactement que le savoir-être ? Et surtout, comment le développer ?
Le savoir-être, c’est un savoir-faire relatif aux relations humaines. Les comportements, les réactions, les attitudes, la manière de s’exprimer dont quelqu’un use pour entrer en relation avec autrui de manière adaptée. Car comme chacun sait, selon le lieu, la situation, la relation entretenue avec la personne en face de nous, on ne réagira pas de la même manière. Il nous faut nous adapter. Or, certains font ça beaucoup mieux que d’autres.
Parce que c’est ce qui explique que dans une entreprise, deux personnes qui ont pourtant la même formation, les mêmes connaissances techniques et les mêmes compétences ne vont pas être perçues de la même manière par leurs collaborateurs et ne parviendront pas aux mêmes résultats. Tout simplement parce qu’ils n’usent pas du même savoir-être. Parfois, il est même préférable de travailler avec quelqu’un de moins compétent mais de plus agréable.
Parmi les qualités humaines plébiscitées par le monde du travail on trouve :
L’autonomie : la capacité à prendre des décisions soi-même, à se débrouiller en cas d’imprévus et à trouver des solutions par ses propres moyens, sans tout attendre de son supérieur hiérarchique ou de ses collègues.
L’organisation : la capacité à savoir ce qu’il faut faire et comment le faire pour atteindre les objectifs fixés, la capacité à prioriser les tâches qui vous incombent.
La communication : le fait de savoir écouter et s’exprimer de manière claire, être capable de recevoir et de transmettre une information.
La ponctualité : le respect des horaires d’arrivée et de départ est essentiel en entreprise, non seulement car il permet à une équipe de bien travailler ensemble mais également parce qu’il envoie un message de respect à l’employeur et aux collaborateurs.
L’esprit d’équipe : être capable d’écouter et d’échanger avec les autres, d’entendre leurs points de vue, de tenir compte de leur avis, de prendre en compte leurs contraintes est essentiel pour obtenir de bons résultats et travailler dans une ambiance agréable.
L’adaptabilité : les entreprises ont chacune une culture d’entreprise, une histoire, des employés présents depuis longtemps qui lui donnent une vraie personnalité. Il faut pouvoir s’y adapter. Il ne s’agit pas de renier, bien sûr, mais on ne peut imposer sa vision des choses à tout un groupe dans lequel on vient à peine d’arriver, sous peine d’aboutir à un échec.
C’est elle qui va nous permettre de réaliser que notre vérité, pour juste qu’elle soit, n’est pas la seule vérité qui vaille. En s’ouvrant à celle des autres, on s’enrichit et on s’améliore. On développe de nouvelles compétences et connaissances, on étoffe notre panel de solutions possibles à un même problème. De plus, on apprend à faire confiance aux autres qui ont, tout comme nous, des solutions à proposer.
On obtient toujours de meilleurs résultats quand on dialogue et que l’on co-construit les solutions, plutôt que de faire cavalier seul, persuadé de détenir la Vérité. Car l’adhésion de toute l’équipe aux décisions précises est parfois aussi importante que la qualité de ladite décision.
C’est cette capacité que l’on a à se mettre à la place de l’autre, à comprendre ses émotions, ses réactions. C’est par exemple ce qui nous fait pleurer devant un film, quand on s’identifie aux personnages alors même que l’on ne vit pas réellement les épreuves qu’ils traversent.
Dans le cadre du travail, cela va consister à comprendre les contraintes, les problèmes et les attentes de vos collègues, de les intégrer dans votre grille d’analyse, pour trouver des solutions qui fonctionnent pour tout le monde et pas seulement pour vous.
Au quotidien dans l’entreprise, l’empathie permet également de réaliser ce que nos gestes et nos mots peuvent provoquer chez les personnes qui les reçoivent, afin de ne blesser personne.
Il n’est pas toujours simple de porter un jugement juste sur soi-même. Suis-je suffisamment à l’écoute ? Ai-je une trop grande tendance à l’individualisme ? Suis-je capable de faire preuve d’esprit d’équipe ? Est-ce qu’au contraire j’attends trop des autres ?
Pour répondre à ces questions sans complaisance ni auto-flagellation, il peut être utile de demander de l’aide à votre entourage. D’anciens collègues, des camarades de classe, un membre de votre famille, un ami… n’ayez pas peur de vous adresser à différentes personnes, en vous assurant qu’elles seront bien objectives et ne vous diront pas ce que vous avez envie d’entendre, car alors, vous ne progresserez pas. Leurs réponses vous apporteront des indices sur les traits de caractère et de personnalité que vous gagneriez à développer ou, au contraire, à amoindrir.
On n’apprend jamais autant sur soi que lorsqu’on échoue. Même si c’est douloureux et décourageant un échec est avant tout une leçon de vie : pourquoi avez-vous échoué ? Qu’auriez-vous pu ou dû faire pour arranger les choses ? Concernant le savoir-être, ces questions se concentreront sur vos relations aux autres. Si toute l’équipe a échoué, à quel moment cela s’est-il joué ? Qui a manqué d’esprit d’initiative ou de capacité d’écoute ? Comment aurait-il fallu communiquer pour trouver ensemble une solution ? A-t-on bien estimé l’ordre des priorités ?
En somme, pour cultiver votre savoir-être, tournez-vous vers les autres et regardez en vous-mêmes ! Bien sûr, ce qui a trait aux relations humaines n’est jamais une science exacte, mais à force d’expériences (positives ou négatives), d’ouverture d’esprit et de travail sur soi, le savoir-être grandit.