Entreprendre c’est un choix de vie. Une décision qui n’est jamais prise à la légère, mais mûrement réfléchie pendant un bon moment, en pesant les pour et les contre, en examinant à la loupe les avantages (surtout financiers) qui seront perdus et les belles choses qui ne manqueront pas de survenir, les objectifs à atteindre, les difficultés de la vie professionnelle en solo, l’absence de cadre, la nouvelle liberté acquise, etc… Certaines se lanceront comme une évidence, parce que le goût d’indépendance et la quête de sens sont trop forts pour envisager un autre chemin de vie. D’autres créeront leur projet suite à un accident de la vie. Chacun aura sa propre motivation. Une motivation qui doit être suffisamment forte pour mener l’entrepreneure jusqu’au bout de son aventure et ne pas abandonner.
Très souvent devenir entrepreneure, créer son entreprise, n’a jamais été envisagé jusqu’à l’instant qui fait tout basculer : licenciement, divorce, burn out, déménagement dans une nouvelle région, crise existentielle. Des moments où seule la création d’une entreprise ou de son propre job apparait comme une issue favorable et un commencement de quelque chose. C’est d’ailleurs après une rupture dans sa vie professionnelle que créer son entreprise apparait le plus comme une bouffée d’oxygène, un vent de liberté, un retour à la vie qui permet de faire ce dont on a vraiment envie au fond de soi.
Parfois les attentes deviennent impossibles à concilier avec un emploi salarié, même à responsabilités et avec un semblant de liberté. C’est alors que créer son entreprise n’apparait plus comme un risque, mais une obligation, un point de non-retour : écrire une nouvelle histoire, s’entourer de sa propre équipe, faire grandir son entreprise, rien ne semble plus impliquant et jouissif que n’importe quel job salarié si miroitant soit-il !
Mais ce sont aussi les coups durs de la vie qui peuvent tout faire basculer. Un accident qui empêche de reprendre son poste, une maladie dont on ressort indemne mais plus la même, le décès d’un proche ou une séparation, qui viennent remettre en question les choix de vie, notamment professionnels : comment occuper le reste de sa vie ? Faut-il continuer à vivre pour travailler pour quelqu’un d’autre ? Ou revoir ses envies et priorités plutôt que passer à côté de sa vie et d’arriver à la retraite avec plein de regrets ?
L’envie de liberté fait régulièrement partie des raisons qui poussent à créer son entreprise. Poids de la hiérarchie, formatage, réunionite aigue, coups bas au sein de l’open-space, ont raison de celles qui veulent mettre en place des projets au sein de la société. Dans le salariat il n’y aura jamais autant de liberté d’avancer qu’en étant à son compte. Créer son entreprise ou son emploi est alors la seule solution pour ne plus se sentir oppressée. Entreprendre ne permet bien évidemment pas une liberté à 100% comme on pourrait le croire, car il faut travailler énormément, avoir en permanence un coup d’avance sur la concurrence, garder un œil ouvert sur les tendances, s’affranchir de ses obligations envers l’État, ses fournisseurs, ses clients, etc… Mais ce sont des « obligations » que l’on choisit, donc tout est différent.
Mais voilà, la liberté a un prix qui se paye souvent en temps de travail et en ascenseurs émotionnels, l’excitation de la nouveauté, la jouissance de créer se mêlent à des périodes de doute et de peur incontrôlables. Même si la motivation de départ est toujours présente en arrière-plan quoi qu’il arrive. L’envie de prouver qu’on a fait les bons choix est souvent la plus forte.
Donner du sens à sa vie professionnelle est aujourd’hui devenue incontournable. Plus question d’aller au bureau chaque matin, en attendant la délivrance chaque soir et son salaire en fin de mois pour se payer ses trois semaines de bonheur annuel en août prochain. Le travail est pour la plupart des gens ou presque, source d’accomplissement. Il doit avoir un but, une finalité, servir à quelque chose ou quelqu’un, avoir un impact sur le monde qui nous entoure, être aligné avec ses valeurs et susciter l’envie de se donner à fond au quotidien.
D’où les secteurs en vogue actuellement : améliorer un service existant qui ne fonctionne pas comme il devrait, créer un business dans l’entrepreneuriat social ou le bien-être, miser sur l’éthique et/ou le Made in France, telle est la motivation de nombreuses entrepreneures qui apportent ainsi leur petite touche aux changements de la société, en « faisant sa part ». Chose qu’il est parfois impossible à faire quand on occupe un maillon de la chaine dans un grand groupe…
Autant de motifs que de profils et d’entreprises. Devenir entrepreneure c’est une raison d’être, un mode de vie, une implication de chaque instant, tout un ensemble de convergences pour lesquels aucune entrepreneure ou presque ne voudrait revenir en arrière, une fois franchi le cap.