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Réussir à se remobiliser après une échéance importante

Réussir à se remobiliser après une échéance importante

23 Apr. 2021
3 min

Femme cherche à se remobiliser mentalement après la fin d'une mission importante

Suite à son plus grand accomplissement, la fin du projet dont on est le plus fier, on peut ressentir comme un vide, une lassitude, qui peut même aller jusqu’à la dépression. En effet, après plusieurs mois, voire années, passées sur un projet, ce n’est pas toujours évident de passer à autre chose ensuite. L’énergie dépensée, l’investissement, l’émulation, l’enthousiasme, tout retombe d’un coup. Comment gérer au mieux cet entre-deux et se remobiliser pour l’échéance suivante ?

Une fatigue physique
À la fin d’un projet sur lequel on a planché pendant un certain temps, il y a forcément une fatigue physique importante. Le stress est généralement à son maximum au cours des dernières semaines avant la deadline. On est en mode charrette, on fait des journées à rallonge, on tient grâce à l’adrénaline. Isaure est assistante réalisatrice, elle raconte la fin de son dernier tournage : “Nous étions en retard sur le planning initial, évidemment. Nous finissions à l’aube, pour reprendre à peine quelques heures plus tard. C’était enivrant de se motiver collectivement à tenir le coup. Seulement, lorsque le tournage s’est terminé, il m’a fallu plusieurs jours avant de pouvoir sortir du lit, j’étais vidée et je suis même tombée malade, ce qui m’a encore davantage affaiblie. J’avais l’impression d’un cercle vicieux, et j’ai franchement mis plusieurs mois à retrouver de l’entrain.”

Une fatigue émotionnelle
Au-delà de la dimension physique, la fin d’un gros projet est parfois difficile à gérer émotionnellement. On a investi énormément de temps, d’énergie, parfois fait des sacrifices pour la réussite du projet, et le jour où tout se termine, le vide remplace brutalement l’agitation. C’est ce qu’explique Magalie, créa dans le domaine de la pub : “Je vis chaque fin de projet comme une petite mort. Après plusieurs mois de travail en équipe dans le rush, c’est un peu l’effet post colonie de vacances. Il y a une dimension très nostalgique qui met un certain temps à s’évaporer. Durant cette période, je suis souvent très peu productive et parfois incapable de me lancer sur autre chose. C’est comme si j’avais besoin de tourner en rond pour digérer tout doucement.”

Le sentiment de blues peut aussi s’expliquer par l’impression d’être allé au bout de son accomplissement, d’être au point d’arrivée et donc de ne plus savoir quelle direction prendre.

Les conseils pour se remettre en selle
Avant même la fin du projet en question, il est important de réussir à se ménager afin de ne pas subir le contrecoup ensuite. Petit à petit, il est important d’anticiper la suite et de faire en sorte que ce soit tout aussi enthousiasmant pour vous : prévoir des vacances dans un endroit qui vous fait rêver, contacter les équipes de votre prochain projet, ou au contraire, se languir à l’idée de simplement passer quelques jours à ne rien faire afin de marquer la transition. Le but ? Digérer le projet passé, pour mieux envisager les objectifs futurs. “Maintenant, ce qui m’aide à ne pas déprimer trop longtemps à la fin d’un tournage, c’est la perspective de me remettre à l’écriture de mon long-métrage. Je m’impose plusieurs semaines d’écriture avant d’accepter tout autre tournage et cet équilibre me convient bien tant sur le plan physique que psychologique”, confie Isaure.

Après la fin du projet, le plus dur est d’accepter de faire retomber la pression. Il est important de s’accorder le temps nécessaire pour se reposer afin d’éviter le passage du blues à la dépression. Dans un deuxième temps, il faut parvenir à se fixer un nouvel objectif.
Pour Magalie, la formation a parfois été une bonne solution par exemple: “Après un gros projet, j’ai souvent des jours de récupération durant lesquels je me repose. Puis, ma nouvelle habitude est de me lancer dans des petites formations d’une ou deux journées, généralement pour la prise en main de nouveaux outils ou logiciels. C’est une bonne façon de casser le rythme, c’est enrichissant et cela comble le besoin de fierté et d’accomplissement qui suit la fin d’un gros événement.

Que l’on soit un artiste à la fin d’une tournée, un haut fonctionnaire en fin de mission, ou un consultant qui passe de projets en projets, les moments de transition sont parfois déprimants. L’important est de reconnaître ce sentiment de blues, pour pouvoir l’analyser et s’en défaire avant qu’il ne devienne limitant pour la suite. Un challenge en chassant un autre, rien de tel que de redonner du sens à son existence en se lançant un nouveau défi derrière. Après un repos mérité, bien sûr !


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