Quitter Paris… Que ce soit pour une ville de province ou pour la campagne, changer de vie en quittant la capitale fait rêver plus d’une parisienne, que le projet soit purement personnel ou qu’il soit l’occasion d’une reconversion professionnelle. Témoignages et modes d’emploi de trois femmes qui ont quitté Paris pour se lancer dans une nouvelle vie pro.
Si la capitale offre beaucoup d’opportunités professionnelles, elle présente aussi son lot de fatigue quotidienne : transports, stress au travail, pollution de l’air comme sonore, petits espaces… Aurélia, Lauren et Léa étaient notamment motivées par l’amélioration de leur qualité de vie, plus de calme et plus de sens avec un rythme plus équilibré entre vie pro et perso... On vous les présente.
Aurélia, 41 ans, Responsable en Marketing digital. Désormais à Toulon, en freelance.
« Je voulais savoir ce que c’était de vivre dans le Sud, proche du soleil et de la chaleur. Ce n’est pas un projet de reconversion professionnelle qui a impulsé mon départ, mais il était hors de question d’y aller sans avoir trouvé un boulot ». Son métier étant plutôt développé dans les grandes métropoles, elle craignait d’avoir des difficultés à retrouver un emploi dans son secteur et elle a donc envisagé un changement de métier, ou du moins de format.
« Soit j’obtenais un CDI, soit je me mettais à mon compte. J’ai joué sur les deux tableaux pour me donner toutes les chances d’y parvenir. Finalement, depuis Paris, j’ai trouvé des projets pour développer mon activité en freelance »
Lauren, 34 ans, ancienne avocate en droit du travail. Désormais horticultrice à Tarbes.
« J’ai souhaité quitter la région parisienne, car au bout de 10 ans, la vie que j’y menais ne me convenait plus. Après 6 ans en cabinet d’avocat, de journées bien remplies avec de gros horaires, j’avais envie d’autres choses ».
Lauren était face à un choix : diversifier son activité d’avocate ou se reconvertir. « J’ai réalisé un bilan de compétences. Ça m’a amené à la conclusion que je ne poursuivrai pas le métier d’avocate et de dégager plusieurs pistes de reconversion professionnelle. J’ai aussi cerné ce que je devais rechercher dans un nouveau métier pour m’épanouir. J’ai alors eu l’idée de développer un projet agricole, qui ne m’a plus jamais quittée. J’ai facilement trouvé une formation, un bac pro sur un an, à distance, avec de la pratique les weekends ».
Léa, 32 ans, attachée de presse dans le secteur automobile. Désormais professeure de yoga et rédactrice web à Pau.
« Être attachée de presse était déjà une reconversion, puisque j’avais fait toute ma carrière parisienne dans les Achats. Mais cela n’avait pas complètement satisfait ma quête de sens et la vie à Paris commençait à me peser. Je rêvais de devenir prof de yoga, mais je ne voulais pas délaisser une partie de mon job qui me passionnait. »
Léa a décidé d’entreprendre deux formations courtes en yoga et rédaction web - à distance ou les week-end, étalées respectivement sur 7 et 8 mois. Elle a ainsi pu les suivre en parallèle de son activité salariée.
« Progressivement le compromis idéal s’est dessiné : quitter Paris et m’installer en freelance pour pouvoir exercer plusieurs activités. Si je souhaitais depuis longtemps me lancer dans l’entrepreneuriat, je ne voulais pas le faire sans garde-fous. J’ai donc également négocié une rupture conventionnelle. »
Pour se lancer, il est essentiel de comprendre ce que l’on recherche, quels sont nos besoins et nos atouts.
Léa : « Selon moi, l’essentiel c’est de prendre le temps de bien se connaître : identifier ses peurs, y répondre de manière factuelle, définir ce que l’on veut et ce que l’on ne veut plus, d’un point de vue personnel et professionnel. C’est important d’avoir conscience de ce qu’on idéalise et de ce que l’on risque »
Lauren : « Mes plus grandes peurs au moment de me lancer ont été la perte de salaire et de la stimulation intellectuelle que me procurait mon ancien métier. J’ai suivi les conseils reçus pendant mon bilan de compétence : j’ai chiffré mes besoins et j’ai constaté qu’il ne me fallait pas le même niveau de ressources qu’à Paris. Et pour le second point, j’ai réalisé qu’en dégageant du temps, je pouvais puiser cette stimulation ailleurs »
À distance ou, encore mieux, sur place, commencer à réseauter dans la région visée, est un gros atout pour développer des opportunités professionnelles.
Aurélia : « Avec tous les réseaux sociaux, aujourd’hui c’est plus simple. Je me suis beaucoup servie de LinkedIn, en contactant des personnes assez actives. Il ne faut pas hésiter à demander des conseils, se renseigner sur les lieux de rencontres professionnelles, les associations, conférences. Ça permet d’identifier les réseaux sur place, de se faire connaître, d’entendre parler de postes qui ne sont pas encore affichés ».
De nombreuses aides à la formation, à la création d’entreprise et à la reconversion professionnelle existent, que l’on soit salariée, fonctionnaire ou en profession libérale.
Léa : « Avant de commencer les discussions avec mon entreprise pour négocier une rupture conventionnelle, j’étais persuadée que je recevrais un non catégorique. En fait dès que j’ai abordé le sujet, j’ai été écoutée, et accompagnée ».
« Beaucoup de mes confrères avocats ne savent pas qu’ils ont le droit à des aides pour faire des formations ou entamer une reconversion », note de son côté Lauren.
Peu importe les raisons qui poussent à le faire, quitter Paris va forcément affecter tous les aspects de votre vie : couple, famille, amis, le quotidien d’une manière générale.
Lauren : « Je conseille d’être bien au clair avec son conjoint ou sa conjointe : comment on part, quelles sont les implications pour l’autre, si on a des enfants, quand est-ce qu’on les change d’école ? Selon le contexte, il faut bien préparer le reste de la famille »
Aurélia : « Venir repérer la ville permet de se rendre compte si elle correspond à nos attentes. Il ne faut pas considérer qu’on aura la même vie qu’à Paris. La vie nocturne et sociale est très différente, il y a moins de choix, c’est plus petit, on va dans les mêmes endroits... Même si fondamentalement, tant qu’on ne se lance pas, on ne peut pas savoir si ça va nous plaire ! »
De l’avis de chacune, l’essentiel, avant de quitter Paris, est d’être bien au clair sur son projet, besoins et envies. Pour mieux se lancer et « ne pas avoir de regret ».
Vous pouvez suivre les activités de Lauren et Léa sur leurs comptes Instagram :
Vous avez besoin de faire un bilan professionnel et personnel ? D’établir un plan d’action en amont d’une reconversion professionnelle? N’hésitez pas à nous contacter pour expliquer vos problématiques et lancer un bilan de compétences.
Crédit photo : Yvan Rodriguez©