Comme beaucoup d'entre nous, vous remettez vos tâches importantes au lendemain ? Vos projets n'avancent pas et vous prenez du retard dans votre travail ? La procrastination n'est pas considérée comme une maladie ou un syndrome. Elle peut cependant être associée à diverses pathologies. Mais rassurez-vous, la plupart des procrastineuses ont juste du mal à trouver un équilibre entre effort immédiat et récompense différée. Voyons en détail ce qui vous empêche de faire ce que vous avez à faire.
Des études scientifiques ont été menées sur ce phénomène qui gâche parfois des projets ambitieux. Les résultats ont montré que certaines personnes ont tendance à dévaluer plus rapidement le système des efforts que d'autres.
Petite explication. Au moment de prendre une décision sur une tâche à effecteur, deux systèmes de réflexion sont mis en rapport. Le premier évalue l'effort à réaliser et le second, la récompense reçue. Les actions demandant peu d'effort et donnant accès à une récompense immédiate sont généralement plus motivantes. Quelques exemples : manger du chocolat, regarder un film ou écouter une chanson que l'on adore. Pour ce genre d'actions, la procrastination n'existe pour ainsi dire pas, quoique…
Les tâches demandant beaucoup d'efforts et donnant des bénéfices différés sont plus difficiles à réaliser : cuisiner un plat équilibré, travailler sur un projet long à mettre en place, étudier pour avoir un diplôme 5 ans plus tard, etc.
Tout comme la récompense, l'effort peut être aussi perçu comme bien inférieur s'il est différé. Les expériences menées ont donc montré que chez certaines personnes, le système des efforts dévaluait plus vite que celui des bénéfices. Par exemple, l'idée de faire le ménage tout de suite représente un gros effort. Il devient petit s'il ne doit pas être fait dans l'immédiat. Par contre, la récompense reste la même. Le ménage fait, on se sentira libérée. Ces personnes ont une forte tendance à la procrastination car le rapport efforts/récompenses devient de plus en plus intéressant à mesure que la tâche est repoussée dans le temps.
Chez les gens qui agissent sans tarder, la récompense baisse en même temps que l'effort. D'où leur envie de faire ce qu'ils ont à faire rapidement. Sinon ils perdent tout bénéfice.
Même si cette explication ne donne pas forcément les clés pour arrêter de tout remettre au lendemain, il est intéressant de connaître ce système d'efforts et de récompenses pour réfléchir aux choses qui nous motivent et aux principes qui régissent certaines prises de décision.
Il est alors essentiel d'essayer d'identifier les sentiments que cachent notre besoin de récompense immédiate et notre envie de différer nos efforts. Ils peuvent être variés, mais on peut penser assez rapidement à la peur.
La peur d'échouer, de réussir, d'aller vers l'inconnu. Mais aussi la peur de perdre son temps pour des tâches qui n'ont pas vraiment de valeurs à nos yeux. Dans ce dernier cas, il paraitrait alors intéressant de prendre du recul pour déterminer ce qui est réellement important pour nous. Il est possible que l'on se rende finalement compte que tout un tas de tâches prévues ne sont pas vraiment nécessaire. Le problème vient parfois du fait de ne pas trouver de sens à ce que l'on a à faire.
D'autres états et sentiments peuvent intervenir : manque de confiance en soi, impression que tout est vain, charge mentale trop élevée et donc besoin de décompresser en ignorant certains éléments de sa vie, dépression, burn out, etc.
Une fois cette étape de réflexion réalisée, il sera plus facile de mettre en place certains processus pour arrêter de procrastiner.
Faire le ménage 2 minutes, ça ne paraît pas la mer à boire même pour les procrastineurs les plus féroces ! Le plus difficile dans une tâche, c'est de s'y mettre, car on a peur de s'engager dans une activité pénible qui va nous priver de notre temps libre. La bonne nouvelle, c'est qu'une fois que l'on est lancé, la peur disparaît totalement. En clair, une fois qu'on commence la tâche, on a naturellement envie de continuer parce que la peur de s'y mettre n'a plus raison d'être.
Mettez un minuteur en route et dites-vous que vous ne faites pas plus de 2 minutes l'activité que vous avez en tête. Il y a de très fortes chances pour que vous ayez naturellement envie de continuer après, et en plus, de bon cœur. Une fois la peur disparue, vous n'aurez plus de raison profonde de remettre à plus tard. Magique, non ?
Si une tâche vous rebute particulièrement, procédez par étape. Dans un premier temps, rassemblez tout le matériel dont vous avez besoin. Plus tard dans la journée, voire même le lendemain, écrivez les différentes étapes que vous devez respecter pour arriver à vos fins. Le jour d'après, utilisez la technique des 2 minutes pour vous lancer. Suivez le mode d'emploi que vous avez rédigé pour accomplir votre tâche.
Le fait de séparer les différents types d'intervention vous aidera à mettre vos appréhensions de côté. Vous irez au bout de ce que vous avez à faire. D'abord, vous faites appel à votre sens de l'organisation. Ensuite, à votre intellect. Pour finir, faites de l'opérationnel. Mobiliser toutes nos compétences sur des activités qui nous font peur ou nous ennuient peut s'avérer très difficile.
Et finalement, si votre manie de remettre tout à plus tard, ne serait pas votre manière à vous de fonctionner ? Peut-être avez-vous besoin de pression pour agir? Pour créer ? Au final, vous arrivez toujours à vous en sortir ? Si votre procrastination ne vous met pas dans des situations difficiles, est-ce vraiment la peine d'essayer de changer quoi que ce soit ? Parfois, s'accepter telle que l'on est, c'est la solution la plus simple. Même si ce n'est pas forcément celle que l'on voit en premier.