Le chiffre a fait grand bruit fin août suite à un article du site Auféminin.com : 21% des startups parisiennes sont dirigées par des femmes. Si le chiffre peut sembler faible, il n’en place pas moins Paris comme la première ville européenne de la création de startups par des femmes. Ce chiffre provient du rapport 2015 de Compass, un cabinet spécialisé dans les études sur les startups. Compass a analysé les performances des startups dans 20 villes (Silicon Valley, Tel Aviv, Los Angeles, Seattle, New York City, Boston, London, Toronto, Vancouver, Chicago, Paris, Sydney, Sao Paulo, Moscow, Berlin, Waterloo, Singapore, Melbourne, Bangalore et Santiago) à travers le monde réputées pour leur dynamisme entrepreneurial.
La capitale française dépasse ainsi la moyenne européenne des entrepreneurs femmes qui est de 17 %. Mais se classe 6ème mondiale derrière des villes américaines. Dans la Silicon Valley, ce sont 24% des femmes qui sont des créatrices d’entreprise. Comme on peut le constater avec ces chiffres, peu de femmes créent leur entreprise au final, quelles en sont les raisons ?
Les femmes manquent de confiance en elles pour oser se lancer. Elles seraient encore aujourd’hui limitées par des freins socio-culturels qui impliquent d’être à la fois une business woman, une maman, une épouse. Tout accomplir parfaitement est mission impossible. Et s’il faut faire un choix c’est la famille qui passe avant l’envie de monter sa boite. Car créer son entreprise impose dans leur imaginaire d’en faire pâtir son mari et ses enfants. Car l’esprit et l’emploi du temps seront bien moins disponibles pour eux, qu’en étant salariée. Les clichés ont la vie dure, malgré une évolution notoire des mentalités.
Le manque de rôles modèles féminins dans les médias, les conférences et les salons seraient aussi un frein. Il n’est pas rare d’assister à des débats sur l‘entrepreneuriat, le leadership ou le développement international, sans qu’il n’y ait aucune femme présente… Ce sont toujours les mêmes qui sont mises en avant. Donnant ainsi à penser que peu d’entre elles ont réussi à faire de leur entreprise un succès. Et quand elles sont interviewées, on leur pose très souvent la question « comment conciliez-vous votre activité professionnelle et votre vie de famille ? », alors qu’elle ne serait jamais posée à un homme !
Selon une enquête Ipsos de mars 2015, près d’une femme sur deux ressent de l'angoisse. Et elles se demandent comment elles vont trouver une solution en cas de situations imprévues au sein du foyer. Car 45% des mères actives disent ne pas pouvoir compter sur leur conjoint lorsque survient un problème avec un enfant. Par conséquent de très nombreuses femmes avouent que la gestion de ces problèmes ont de réels impacts sur leur niveau de bien-être professionnel. Et aussi sur leur efficacité dans le travail et leur ambition professionnelle. Près d’une femme sur quatre a déjà refusé une promotion en raison des problèmes d’organisation et de garde d’enfants rencontrés.
Pour autant il semblerait selon une étude de PwC que les femmes de la génération Y (nées entre 1980 et 1995) soient plus confiantes et plus ambitieuses que leurs aînées. Elles seraient aussi plus sûres d’elles. Et elles n’hésiteraient pas à prendre des risques pour booster leur carrière. Ou pour être indépendant financièrement. Et enfin elle refuserait de s’enfermer dans le stéréotype de la femme parfaite des générations précédentes, assurant à la fois à la maison et au travail. Leur épanouissement personnel passe en priorité et la création d’entreprise est un des leviers permettant d’y accéder.
A suivre sur ces prochaines années.