Il est bel et bien révolu le temps où l’on choisissait un métier à 18 ans qu’on exerçait toute sa vie, souvent dans la même entreprise. Aujourd’hui, les carrières connaissent le plus souvent de multiples rebondissements et évolutions : on change de métier, d’entreprises, de postes, on se reconvertit, on teste de nouvelles choses et il arrive même parfois qu’on exerce plusieurs métiers à la fois.
Ces travailleurs aux multiples métiers s’appellent des slasheurs et cette tendance de fond se répand de plus en plus. Le point sur cette nouvelle manière de concevoir le travail.
Les slasheurs et slasheuses sont des personnes qui mènent de front plusieurs carrières. Ce mot vient du signe typographique « / » utilisé pour marquer une séparation. Sur Linkedin, il est souvent utilisé pour énumérer ses compétences ou ses expériences professionnelles. Le slasheur est donc quelqu’un qui additionne les expériences et les activités.
On a longtemps plébiscité les spécialistes, les experts dans leur domaine. Les slasheurs s’inscrivent en faux contre ce culte de la spécialisation. Ils refusent de choisir un seul domaine et de se priver d’explorer tous les autres. Ils revendiquent sans scrupule le droit d’être généraliste et insistent sur le fait qu’être généraliste n’implique pas d’être moins compétent. Au contraire, il faut des généralistes, des personnes qui ont une vision d’ensemble plutôt qu’un point de vue resserré.
Certains sont céramiste, graphiste et hypnothérapeute. D’autres sont photographe, créateur de bijoux et coach. D’autres encore sont développeur informatiques et prof de yoga. Des compétences qui semblent très éloignées les unes des autres mais qui pourtant se nourrissent.
En multipliant les domaines de compétences, on acquiert des connaissances et des savoir-faire complémentaires qui permettent de poser un regard unique sur une problématique ou un évènement. La solution trouvée n’en sera que plus créative et efficace.
Etre slasheur, c’est multiplier les métiers mais c’est aussi diversifier ses sources de revenus, une stratégie résiliente, à l’heure où la perspective du chômage et de la précarité fait si peur. Car si l’une de ses sources de revenus se tarit pour une raison quelconque (absence de commande, licenciement, etc.), il en reste toujours d’autres. Etre slasheur, c’est donc être débrouillard, avoir plus d’un tour dans son sac et être capable de rebondir en toutes circonstances !
Difficile d’être slasheur quand on est salarié à plein temps, c’est évident. On peut bien sûr utiliser ses soirées et ses jours de congés pour s’engager dans une association, prendre des missions en Freelance ou créer des objets qu’on vendra sur Etsy mais le temps à allouer au slashing est forcément moins important. Pour bien slasher, il est donc préférable d’être soit salarié à temps partiel soit totalement indépendant. On peut par exemple être créateur de bijoux en auto-entreprise, salarié à temps partiel dans un magasin bio et illustrateur sous le statut d’artiste-auteur. Tout est possible !
On doit souvent choisir entre un travail alimentaire qui ne nous passionne pas nécessairement mais nous apporte un revenu régulier et donc une sécurité financière et un métier passion qu’on adore mais qui nous condamne à la précarité. Les slasheurs ont trouvé un entre-deux. Ils prennent la liberté d’exercer plusieurs métiers, certains plus alimentaires que d’autres, certains simplement passionnants.
Tout le monde n’est pas fait pour être slasheur. De nombreuses personnes ont besoin d’une routine et de se concentrer sur un seul projet professionnel. Dans ce cas, bien sûr, inutile de s’obliger à cumuler les activités, mais si vous vous sentez l’âme aventureuse et que vos passions sont nombreuses, sachez que rien ne vous oblige à choisir !
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