En janvier dernier, à l’occasion du 26ème salon des entrepreneurs de Paris, un sondage OpinionWay pour l’Union des Auto-Entrepreneurs et des Travailleurs Indépendants dans le cadre de son Observatoire co-édité avec la Fondation Le Roch-Les Mousquetaires révélait que près d’un européen sur deux avait envie de créer son entreprise ou activité. Mais avec seulement 28% d’intention la France est à la traîne des 5 pays européens sondés :
France, Royaume-Uni, Allemagne, Espagne et Pologne. La France dispose donc d’une marge de progression importante dans la création d’entreprise, même si ce chiffre a gagné 3 points depuis 2018.
Avec seulement 28% de français désireux de créer, reprendre une entreprise ou se mettre à son compte la France se place très en retrait de certains des pays européens étudiés dont les chiffres font rêver. La Pologne arrive en tête avec 62% de sa population souhaitant entreprendre. Vient ensuite L’Espagne (55%) puis le Royaume-Uni (51%) et enfin l’Allemagne (31%). En entendant les médias, on croirait que les français seraient tous plus ou moins désireux de devenir leur propre patron. Dans les faits, les intentions sont finalement plus réalistes. Peu de gens passent à l’acte. Même si beaucoup en rêvent ! Même si le statut d’auto-entrepreneur a fait ses marques depuis 10 ans. De nombreux freins persistent.
76% des Européens ont une bonne opinion du travail indépendant et de celui d’auto-entrepreneur. Celle-ci est particulièrement élevée au Royaume-Uni (88%). Puis en Pologne (82%), devant l’Allemagne et la France (respectivement 79% et 75%). Le travail indépendant est avant tout perçu comme un moyen de favoriser l’emploi. Mais aussi une bonne façon de gagner sa vie au quotidien ! 91% des Européens y voient un moyen de se créer son propre emploi. 80% un moyen de contribuer à la lutte contre le chômage et 68% y voient une bonne façon de gagner sa vie.
70% des européens y voient même une chance d’exercer en indépendant. Un avis avant tout exprimé par les Français (79%). Même s‘ils ne sont que 48% à trouver que le travail indépendant est valorisé par la société. Contre 80% et 81% des allemands et des anglais qui la jugent positive. Un sentiment qui s’explique en France par l’incompréhension de l’entourage à propos de ce choix de vie. Mais aussi les banques, les propriétaires qui ne s'adaptent pas aux indépendants. Notamment pour se loger, contracter un crédit ou se soigner. Des droits fondamentaux réclamés par les chefs d’entreprise depuis très longtemps. C'est ce qui semble l’obstacle principal pour se lancer.
Les principales difficultés du travail Indépendant/auto-entrepreneuriat sont pour les européens à 57% une moindre couverture sociale (droit au chômage, indemnités maladie, accident du travail, etc.). Cet inconvénient apparaît même avant la difficulté à trouver des financements (45%). Pui, la gestion complexe des procédures administratives (40%). Les espagnols étant les premiers (pour 76%) à déplorer le manque de protection sociale, avant les allemands (66%) et les français (52%). Une protection sociale suffisante permettrait d’éviter les risques de requalification en contrat de travail salarié. Comme on a pu le voir dans des procédures collectives dans plusieurs pays européens ces dernières années.
Si le CDI est toujours la norme en France, le nombre de travailleurs indépendants ne cesse de grandir depuis 10 ans. D’une part grâce à la création du statut d’auto-entrepreneur. Celui-ci a simplifié les démarches et la gestion administrative au quotidien. Mais aussi avec la mutation sociétale actuelle : on n’exerce plus un métier unique tout au long de sa vie ! On cherche des expériences plutôt qu’un poste et un salaire ! On veut plus de liberté et travailler selon ses envies, ses valeurs et ses rêves ! Mais tout ceci est encore contrebalancé avec l’instabilité du statut : revenus fluctuants, absence de couverture chômage et accident du travail, société inadaptée au statut, regard des autres, etc… Des évolutions qui pourraient arriver ces 10 prochaines années.