Début octobre, l’Agence France Entrepreneur (AFE) a dévoilé les résultats de l’Indice Entrepreneurial Français 2018. Il en ressort que 30 % des français de 18 ans et plus se sont engagés à un moment ou un autre dans une dynamique entrepreneuriale : soit 15 millions de personnes. Un chiffre qui confirme que la création d’entreprise offre pour beaucoup, de véritables opportunités professionnelles. Il traduit plus largement une mutation culturelle et sociétale profonde qui s’est opérée en France ces dernières années : le développement du désir d’entreprendre à un moment de sa vie professionnelle.
Signe des temps, du désir de liberté, de la quête de sens au travail, de prendre sa vie en mains ou autre motivation, près de 20 % des français ont pensé à créer ou reprendre une entreprise durant l'année écoulée, dont 7 % ont engagé des démarches et 13 % ont créé ou repris une entreprise qu’ils ont depuis vendue ou fermée. 12 % des Français déclarent être « entrepreneurs ». Le nombre de créations (hors micro-entreprises) en France n’a jamais été aussi haut depuis 1987, avec 349 000 entreprises classiques créées en 2017. Pour les micro-entreprises, le nombre de créations dépasse les 240 000, soit 7 % de plus qu’en 2016. Des chiffres impressionnants !
La vie d’un entrepreneur n’est pas un long fleuve tranquille, loin de là… Ce serait plutôt les montagnes russes en permanence ! Des ascenseurs émotionnels qu’il faut être prêts à affronter au quotidien. C’est pourquoi 70% des français pensent que la création d’une entreprise doit se faire par passion d'un métier. La passion de son métier, des défis à relever, des challenges, ou de l’entrepreneuriat tout simplement. Car être son propre patron, quelque soit le domaine reste la première motivation de ceux qui se lancent ou pensent le faire un jour. Mais aussi une réelle envie de s’épanouir, alors que la souffrance dans le monde salarié est aujourd’hui devenue une réalité malheureusement…
Si les français sont nombreux à vouloir entreprendre, la majorité ne se lancera pas. La peur de l’échec et le manque de moyens financiers pour démarrer arrivent toujours en tête des peurs. Tout comme le manque de stabilité, de visibilité quant à la rémunération. Ce sont d’ailleurs les hommes (37%) qui sont les plus enclins à vouloirs entreprendre alors que les femmes (seulement 27% souhaitent créer leur activité) sont plus frileuses. Le manque de dynamisme entrepreneurial autour de soi est aussi un bon indice pour se lancer ou pas. Avoir des entrepreneurs dans son entourage encourage à franchir le cap. Avoir des activités associatives aussi. Il faut un premier déclic pour se lancer vraiment un jour.
Devenir entrepreneur, ce n’est pas un choix sans conséquence, pas un simple aléa de la vie professionnelle, c’est plus un réel mode de vie, un état d’esprit. D’ailleurs près d’un français sur deux pense qu’il s’agit du choix de carrière le plus intéressant, même chez celles et ceux qui ne se lanceront jamais. Créer sa propre activité professionnelle, que ce soit en free-lance, ou en entreprise doit se faire avec une véritable prise de conscience des conséquences que cela engendre : baisse des moyens financiers, penser à son travail nuit et jour, peu de vacances et de week-ends, etc… Un prix à payer pour être libre et ne plus avoir de patron, auquel il faut penser avant de se lancer.
Ces dernières années, ce sont les secteurs du conseil, de l’immobilier et des VTC/livraison à domicile qui ont eu le vent en poupe. Les entreprises avec salariés continuent de diminuer, à croire que chacun entreprend pour être enfin libéré de la vie de bureau avec collègues, manager, hiérarchie ! Nombreux sont les entrepreneurs à travailler seuls, surtout la génération des 30-50 ans qui y voit ainsi un moyen de s’organiser comme bon lui semble sans avoir de comptes à rendre à qui que ce soit. Alors que la jeune génération fait le choix de s’associer et d’embaucher de suite (après avoir levé des fonds). L’entrepreneuriat a de nombreuses facettes, il y en a forcément une faite pour vous si vous rêvez de vous lancer vous aussi.