Adapter son entreprise dans un monde en évolution permanente implique de porter une attention particulière à la gestion des compétences. L’objectif ? Fidéliser et faire monter en compétences ses salariés, mais aussi attirer de nouveaux talents.
La GPEC est une démarche prospective. Elle donne l’opportunité aux entreprises de mieux gérer les compétences internes, et de les faire évoluer pour rester compétitives. Insuffisance de formation et manque de compétences de certains candidats sont souvent mis en avant lors de difficultés de recrutement. Mais au-delà, les entreprises doivent s’interroger sur leurs capacités à identifier puis à mobiliser les compétences existantes au sein même de l’entreprise, et de les faire évoluer si besoin.
Les dispositifs développés par chaque entreprise dans le cadre de la GPEC doivent s’inscrire sur une période de 3 à 5 ans pour anticiper, former et faire adhérer chaque salarié à la démarche.
Ce diagnostic poussé préalable est indispensable dans le cadre de la stratégie de l’entreprise pour son développement. Vous aurez ainsi une cartographie exhaustive des métiers et des compétences.
Quelles compétences pour demain ? A partir des compétences actuelles, vous devez faire émerger les besoins de formation ou de recrutement permettant de faire face à vos défis des années à venir. Vos fiches de poste sont-elles à jour ? La pyramide des âges est-elle équilibrée ? Quels sont les postes en évolution ? Quels écarts entre les compétences actuelles et celles attendues ? etc.
Abondement du CPF, validation des acquis de l’expérience, plan de développement des compétences, bilan de compétences, tutorat… Les outils possibles sont nombreux pour contribuer à une montée en compétences de vos collaborateurs !
Sans communication interne, votre GPEC est vouée à l’échec ! C’est par l’implication de chacun que vous pourrez faire adhérer vos salariés à votre vision de l’entreprise, et aux actions d’évolution des compétences et des postes.
Un bilan quantitatif et qualitatif est indispensable pour mesurer l’écart entre les attentes et les résultats obtenus.
Toutes les entreprises de plus de 300 salariés ont l’obligation légale de négocier tous les 3 ans sur la thématique de la GPEC. Pour les autres entreprises, elles sont simplement invitées à le faire.
Ainsi, depuis le 23 septembre 2017, toute entreprise, négociant un accord GPEC, bénéficie d’incitations à mettre en place dans ce cadre des congés de mobilité lorsqu’elle souhaite accompagner les transitions professionnelles d’une partie de ses salariés.
Réalisé sous la responsabilité scientifique de France Stratégie, « Les déterminants de la gestion des compétences au sein des entreprises » est une étude qui fait le point sur la GPEC au sein des entreprises en France. Etonnamment, seuls 25 % des entreprises, tous secteurs confondus, étaient engagées dans une démarche systématique de gestion des compétences.
A noter : dans des secteurs où les difficultés de recrutement sont nombreuses, la GPEC est loin d’être généralisée. Seules 18 % des entreprises de plus de 3 salariés dans la Construction se sont engagées dans une démarche de gestion de compétences. Dans l’Information et la Communication, elles sont, au contraire, 55 %.
Par ailleurs, les entreprises avec une dimension Innovation importante, semble plus enclines à s’impliquer dans une démarche de GPEC, les compétences de ses salariés étant alors particulièrement un facteur clé de réussite.
Cette étude fait ressortir aussi le fait que 38 % des entreprises ne font pas de démarches de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.
Mais comment inciter et accompagner les entreprises (notamment les TPE et PME) encore éloignées aujourd’hui de la GPEC ? Informer sur les bénéfices pour l’entreprise et ses salariés ! Mais aussi penser à la mutualisation des moyens, à l’échelle des branches ou des territoires. Cela pourrait booster la mise en place de dispositifs dans des structures sans service RH dédié.