À 46 ans et en pleine crise de la Covid 19, Karine choisit de quitter le secteur (pourtant sécurisant) du digital pour "se lancer à son compte" en tant que thérapeute en programmation neuro linguistique. Après une première partie de carrière réalisée dans un grande groupe hôtelier (et déjà une première reconversion dans le web pour une seconde partie de carrière), elle décide enfin de faire le grand saut : Elle va exercer à temps plein une activité, totalement en accord avec ses valeurs, au service de l'humain.
En effet Karine a choisi d'accompagner les personnes hypersensibles pour leur faire prendre conscience que cette hypersensibilité les rend justement exceptionnelles. Plutôt que de la vivre comme une fragilité, elle souhaite leur apprendre à en faire au contraire leur plus grand atout.
Qu’est-ce que vous faisiez avant votre reconversion ? Quel était votre métier ? Dans quel secteur d'activité ?
J'étais chef de projet digital, dans un groupe média web.
Pourquoi avez-vous eu envie de changer ? Qu'est-ce qui ne vous convenait plus dans votre situation ?
J'avais cette envie depuis 5 ans et j'ai d'abord essayé de développer mon activité en parallèle de mon job. Jusqu'à ce que je me rende compte que ma fonction de chef de projet digital "me vidait" tellement que je n'avais plus assez d'énergie pour développer ma seconde activité en parallèle. L'élément décisif a été l'arrivée de mon nouveau responsable qui venait d'être nommé et avec lequel je ne me sentais absolument pas en accord. Cette situation a généré un contexte de travail qui n'était plus épanouissant pour moi et que j'ai souhaité quitter.
Saviez-vous ce que vous vouliez faire d’autre, Karine ? Aviez-vous des idées de métiers, de secteurs d'activité ?
Oui je savais précisément ce que je voulais faire car initialement je me suis formée à la PNL pour des raisons personnelles. Cette découverte m'a tellement apporté et était tellement en lien avec mes valeurs que j'ai senti immédiatement que c'était ce que je voulais pratiquer. Dans mes rêves d'enfant, déjà, je voulais être assistante sociale ou juge pour enfants : le lien commun était bien entendu d'aider l'humain.
Aviez-vous des craintes/des peurs, si oui lesquelles ?
Oui j'en ai eu …et j'en ai encore, parfois. Surtout celle de ne pas réussir à développer suffisamment mon business et d’être contrainte de devoir retourner en salariat dans une entreprise. Mais ma plus grande crainte c'est aussi de gâcher cette opportunité de pouvoir vivre d'une activité dans laquelle je m'épanouis pleinement, car je n'y aurais pas mis tous les moyens suffisants pour le faire. Passer du statut de salariée à celui d'entrepreneure est très challengeant, surtout lorsqu'on est hypersensible comme moi : mon état d'esprit est de toujours agir pour les autres (par empathie). Lorsque l'on se retrouve à devoir travailler pour soi-même ce sont de nouvelles habitudes à adopter et cela nécessite une remise en question de son propre mode de fonctionnement.
Qu’est-ce qui vous a aidé à franchir le cap et de faire un bilan de compétences / une formation ?
Le fait que je ne me retrouvais vraiment plus dans les valeurs de l'entreprise : je sentais que si j'attendais trop longtemps, j'aurais probablement "claqué la porte" de mon ancienne entreprise sans avoir de solution de repli. J'avais le sentiment que si je ne le faisais pas maintenant je risquais de ne jamais le faire.
Où avez-vous trouvé les réponses à vos interrogations, Karine ? Qu'est-ce qui vous a le plus aidé ?
Réaliser un vrai travail de thérapie sur moi-même, interroger mes valeurs profondes et ce que je veux vraiment apporter au monde.
Combien de temps vous a pris votre reconversion ?
Cette reconversion implique 2 ans d'études (parcours suivi en parallèle d'un job à temps plein), puis 5 années d'hésitations car je n'ai pas d'autre source de revenu que le mien, ne vivant pas en couple. Mais potentiellement c'est le chemin de 25 années de carrière, de joies, de difficultés et de remises en question, de ne pas me sentir à ma place.
Que faites-vous et dans quel état d’esprit êtes-vous aujourd’hui ?
Aujourd'hui je me suis "installée à mon compte" et je développe mon activité de thérapeute. Je suis partagée entre l’envie viscérale que cela fonctionne et que je puisse accompagner un maximum de personnes hypersensibles (ayant moi-même pu ressentir à quel point ce monde.. et notamment celui de l'entreprise.. pouvait générer des souffrances pour une personne hypersensible), et la peur de ne pas réussir et de devoir retourner en entreprise.
Karine, quels conseils donneriez-vous à une femme qui souhaiterait sauter le pas de la reconversion ?
Le plus important, à mon sens, est de se détacher de l'avis des autres qui ne que correspond qu'à "la vie des autres" et la projection de leurs propres peurs ou de leurs valeurs de sécurité.
Il faut plutôt écouter ses intuitions et ses émotions car ce sont toujours des signaux.
Il est important, surtout, d'agir selon son propre tempérament :
Si les valeurs "sécurité et réflexion" sont importantes pour elle, alors il faut qu’elle prenne son temps et évalue les risques, non pas pour ne pas franchir le pas, mais pour se faire un tableau prévisionnel et pouvoir anticiper le comportement à adopter si le risque se présente. Cela sécurise et permet de lever ses propres peurs .... même si 95% de nos projections ne se réalisent jamais.
Si les valeurs "audace et prise de risque" sont dans ses valeurs, alors il faut foncer.
Globalement, vous l'aurez compris, il faut éviter de rechercher l'avis des autres et adapter son plan d'action à ses propres valeurs, car ce sont elles qui généreront l'énergie et le sens de la démarche.. et donc le succès.
Bravo à Garance&Moi pour ce que vous faites, car notre monde a vraiment besoin d'inspiration !