Comment expliquer que certains postes sont dans leur grande majorité occupés par des femmes et, à contrario, d’autres quasiment que par des hommes ? Où trouve son origine cette sexualisation des métiers ? Au travers de cet article, nous essayerons de comprendre d’où vient cette inégalité femme/homme dans l’accès aux métiers.
Existe-t-il des métiers genrés ?
Connaissez-vous beaucoup d’hommes auxiliaires de puériculture ou beaucoup de femmes pompiers ? En se posant cette question, nous nous rendons compte que certains corps de métiers sont très peu occupés par des hommes et vice-versa.En se basant sur les chiffres d'un rapport quant au nombre de femmes et d’hommes selon leur postes au sein de la Ville de Paris, nous notons clairement qu’il existe une différence genrée quant à l’accès à certains métiers. En effet, nous notons qu’il y a bien plus de femmes travaillant avec des enfants. D’après le rapport de la Ville de Paris, nous pouvons constater qu’en 2018, 351 femmes occupaient le poste d’Agent spécialisé des écoles maternelles contre seulement 2 hommes. De même, pour les Agents techniques de la petite enfance, poste que seuls 13 hommes ont occupé à Paris en 2018 contre 253 femmes. Au contraire, les femmes ne sont presque pas représentées dans les métiers d’éboueurs (45 femmes et 540 hommes) et de la sécurité. Malheureusement, d’après ce même rapport, il n’y a eu aucun changement notoire entre 2012 et 2018.
La stigmatisation des métiers est donc notoire : les femmes s’occupent d’enfants et les hommes de la sécurité et de la collecte des déchets ménagers.
Des carrières genrés depuis le plus jeune âge
Maintenant que nous avons constaté une inégalité d’occupation de certains métiers, essayons de comprendre d’où vient cette différence.Une éducation genrée
La différence femme/homme est marquée dès le plus jeune âge. En donnant des jouets bien précis aux filles et d’autres à des garçons, les parents font comprendre à leurs enfants que certaines activités leurs sont réservées et d’autres non. Notons ici que la faute n’est pas rejetée sur les parents. La société entière est influencée par la publicité, des stéréotypes intégrés depuis de nombreuses années.Depuis quelques années maintenant, certaines marques essaient de ne plus genrer leurs jouets. Ainsi une poupée ne sera plus forcément vendue dans un carton et des vêtements roses. De même, ces marques, encore une minorité, s’efforcent également à ne plus créer de rayons “filles” et “garçons” distincts.
Les filles jouent aux poupées et les garçons aux voitures. C’est dès leur plus jeune âge que les femmes et hommes sont catégorisés selon leur genre. C’est de cette éducation que trouve son origine cette inégalité des genres face à l’accès aux métiers.
L'éducation des parents est fortement influencée par la société. Cela mettra donc du temps à changer.
Un apprentissage genré
Si l’éducation parentale occupe une place primordiale dans la catégorisation des genres, l’école est également responsable de cette inégalité d’accès à certains corps de métiers, notamment avec l’autocensure d’étudiant.e.s à se diriger vers certaines filières plutôt que vers d’autres. Afin d’illustrer ce propos, prenons l’exemple de l'étude ci-dessous :L’Université de Provence a mené une étude particulièrement révélatrice de la place qu’occupe l’école dans les futures carrières professionnelles des leurs élèves. Partant notamment du constat que le CNRS compte moins de 20% de mathématiciennes et plus de 80% de mathématiciens, cette université française a fait passer un test à des écolières et écoliers. Les chercheurs ont alors montré une forme géométrique complexe à deux groupes et expliqué aux élèves qu’ils devraient la reproduire de mémoire. Cette activité a été présentée comme un exercice de géométrie au premier groupe et comme un exercice de dessin au deuxième. Ce qui est ressorti de cette expérience est que lorsque le test a été présenté comme un exercice de géométrie, les filles ont moins bien réussi que les garçons, alors que quand il a été présenté tel un exercice de dessin, les filles ont obtenu de bien meilleurs résultats que les garçons.
La conclusion que l’on peut tirer de cette expérience est que la simple évocation de la géométrie, référence directe aux mathématiques, représente un obstacle pour les filles. Le système éducatif doit donc réfléchir à comment et pourquoi les filles intègrent si tôt l’idée reçue selon laquelle elles seraient moins bonnes en mathématiques. C’est cette même segmentation que l’on retrouve dans le monde professionnel. En effet, ces différences que l’on note dès la scolarité et le plus jeune âge, se répercutent sur les choix d’orientation et donc de carrière.
Comment résoudre cela ?
Plusieurs initiatives se sont déjà développées dans les établissements scolaires et universités afin de réconcilier les écolières et étudiantes avec les mathématiques. Plus généralement, nous pouvons penser qu’il serait bon de sensibiliser et former les enseignants à cette question. Ainsi, des modèles de réussite féminine pourraient être proposés aux jeunes filles afin qu’elles ne se freinent pas et se projettent dans des disciplines et carrières, aujourd’hui, dites “masculines”.
Il faudra encore patienter afin de venir à bout de l’inégalité femme/homme dans l’accès aux métiers car le changement devra s’effectuer dès l’éducation scolaire et parentale. Si cela prendra vraisemblablement du temps, nous pouvons déjà constater des changements, notamment dans la possibilité pour les femmes d'accéder à des postes de responsabilité.
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