Le frugalisme est un mode de vie né aux Etats-Unis ces dernières années, éloigné de la société de consommation. Ce mouvement, qui séduit de plus en plus d’adeptes à travers l’Occident, consiste à :
L’objectif est de trouver son épanouissement personnel loin de l’hyper-consommation, de la course au pouvoir ou à la notoriété. Mais aussi des signes témoignant de la réussite : belle maison, voyages, grosse voiture, restaurants haut de gamme, etc… Un phénomène fortement installé outre-atlantique, mais aussi en Allemagne, et qui depuis quelques temps croît en France. Seriez-vous prête à rejoindre le mouvement ?
Certains y voient une nouvelle mode « bobo »... Après le véganisme, le retour à la campagne, la fabrication de sa propre lessive et de ses fromages. Mais en y regardant de plus près, on réalise que ce mouvement, même s’il concerne essentiellement des salariés ou chefs d’entreprise qui gagnent très bien leur vie, fait de plus en plus d’adeptes dans toutes les couches de la population. Signe d’une lassitude de toujours vouloir plus, de courir en permanence après la réussite, et de l’éloignement de d’une vie simple, calme, saine, proche de la nature et de ses valeurs. Passer sa vie à acquérir le meilleur diplôme, monter les échelons dans son entreprise, ou posséder de plus en plus d’objets luxueux ne fait plus rêver, 10 ans après la crise économique.
Il s’agit souvent d’un long cheminement personnel, une prise de conscience que quelque chose ne va pas dans sa vie. Pas assez de temps pour profiter de sa famille, ou pour soi, lutte de pouvoir au bureau, trop de crédits consommation pour posséder les derniers objets high tech ou partir à l’autre bout du monde deux fois par an, grosse voiture hyper-consommatrice… Alors que tout ceci est entré dans la norme et dans le symbole de réussite sociale, certains disent stop et font le choix de remettre en cause leur mode de vie. Quitte à tout envoyer balader : job à bon salaire, maison de luxe, amis qui ne comprennent pas ce changement, abonnements divers et variés… Et deviennent quelqu’un d’autre, ou plutôt la personne qu’ils/elles sont au fond d’eux depuis longtemps.
Devenir frugaliste ne se fait pas du jour au lendemain. Il faut un recul sur sa vie, ses choix, ce qui va être perdu, ce qu’on ne peut pas abandonner, qui on va devenir au bout du chemin. Parfois un évènement déclencheur intervient, divorce, deuil, perte d’emploi, et lance le changement. Il peut d’ailleurs être mal vécu au début, car abandonner tout ce qui a fait sa vie jusqu’à présent est une sacrée aventure, voir un sacrifice énorme. Mais au bout de quelques temps réduire son train de vie, dépenser moins, acheter seulement ce dont on a réellement besoin, peut devenir jouissif. Avec le sentiment d’être quelqu’un de meilleur, qui n’est plus obsédé par l’argent, le pouvoir, le matériel.
On a souvent l’image du frugaliste qui vit au milieu de la campagne, qui élève ses poules et sa vache, qui produit son électricité et recycle l’eau de pluie pour se laver. Si certains font le choix de vivre ainsi, ce n’est pas la majorité ! La plupart décide tout simplement de changer de job, de travailler moins et de dépenser moins. Posséder des choses n’est alors plus signe de réussite et de bonheur, le temps remplace la possession. Plus de stress, plus de transports ne communs, plus d’attention pour ses enfants, engagement associatif, une nourriture plus saine, remise au sport… Plein de petites choses qui permettent de souffler et de lâcher prise.
Au-delà de plus être stressé(e) et de s’éloigner d’un mode de vie superflu, le frugalisme permet aussi de ne plus se soucier d’être dans la norme sociale de réussite, de montrer qu’on s’éclate en permanence. Certes le salaire peut être divisé par 2 ou 4, mais cela permet de revenir à l’essentiel, d’apprendre à réaliser de nouvelles choses, de se servir de ses mains, de réfléchir avant de dépenser de l’argent, mais aussi de montrer qu’une autre façon de vivre existe. Moins polluante pour la planète, plus proche de la nature, plus épanouissante, plus riche, plus proche des autres. Un mode de vie alternatif, modeste, très éloigné du culte de la performance en vogue depuis plusieurs décennies en Occident.