Aujourd’hui, il existe de nombreuses structures juridiques qui permettent d'entreprendre seul et de s’installer à son compte. Professions libérales, freelances, les travailleurs indépendants représentent actuellement 2,8 millions de personnes en France. Les tentations d’être son propre patron pour mener à bien sa création d’entreprise sont nombreuses. Mais alors quel statut choisir ? Tout dépend des objectifs et de la situation du porteur de projet, alors comparons les différentes options.
La microentreprise est un statut qui est idéal pour démarrer une activité sans prendre trop de risque. Ce statut a été créé en 2008 pour simplifier la gestion administrative des indépendants. Ainsi, les cotisations, impôts et taxes sont rassemblés en un versement unique proportionnel au chiffre d’affaires, plafonné à 24,5%. C’est-à-dire que tant que l’on ne gagne pas d’argent, on ne paye rien. Les démarches sont rapides et gratuites, tout s’effectue en ligne et il est très facile de faire machine arrière pour supprimer sa micro-entreprise si besoin. Si le micro-entrepreneur est exempté de TVA, en revanche, son chiffre d’affaires annuel ne doit pas excéder 70 000€ pour les services ou 170 000€ pour les biens.
Cependant, pas de panique, vous pouvez simplement changer de statut au-delà de ces plafonds. Par sa facilité et ses nombreux bénéfices, le statut de micro-entreprise a séduit près de 45% des créateurs d’entreprise en 2018. C’est une option intéressante lorsque l’on veut entreprendre seul en toute sécurité et tester son projet.
Enfin étudiez tous les cas de figure qui se poseront à vous lorsque votre microentreprise sera lancée: certains sont peu connus comme celui du "client unique" lors de votre début d'activité.
La particularité de l’entreprise individuelle réside dans le fait que les avoirs de l’entreprise sont confondus avec le patrimoine personnel. C’est donc un statut plutôt recommandé pour les projets qui ne nécessitent pas beaucoup d’investissement, peu de matériel et dont la probabilité d’endettement est faible. Car en cas d’échec les créanciers peuvent saisir vos biens personnels. L’EI est idéale pour les prestations de services comme le conseil, la production de contenus, l’informatique qui peuvent se réaliser à partir d’un simple ordinateur par exemple.
L’EURL pour entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée, est l’équivalent de la SARL mais pour une seule personne. Cette fois en revanche, le patrimoine du dirigeant est dissocié des avoirs de son entreprise. En cas d’endettement, vos biens personnels ne peuvent être saisis. Le gérant est donc associé unique et il bénéficie du régime de Sécurité sociale des indépendants, ce qui est un avantage par rapport au régime général en terme de niveau de cotisations. L’EURL peut être une première étape pour un projet de plus grande envergure puisqu’il est ensuite assez simple de passer au statut de SARL si l’on a besoin d’ajouter des associés. Pour lui donner une existence juridique, l’EURL doit être déclarée au registre du commerce et des sociétés avec un capital minimum de 1 euro symbolique.
Si votre projet est ambitieux et évolutif, la Sasu, ou société par actions simplifiée unipersonnelle, est cette fois intéressante. C’est un statut qui permet d’ajouter des associés et/ou des investisseurs en cours de route si vous en avez besoin et les moyens. La Sasu est simple et souple puisque c’est le fondateur qui est libre d’écrire les statuts et le règlement sur mesure. À savoir que le dirigeant est affilié au régime général de la Sécurité sociale et il est donc couvert comme un salarié, excepté en ce qui concerne l’assurance chômage. Pour sa rémunération, le fondateur peut choisir un salaire mensuel relativement bas à l’année pour ne pas perturber la croissance de l’entreprise, puis s’octroyer des dividendes si les affaires fonctionnent. En revanche, la création et la fermeture d’une Sasu est plus complexe que les autres statuts indépendants en terme de formalités.
Avant de se lancer pour entreprendre seul, il convient d’étudier toutes les possibilités en fonction de la nature du projet et de ses ambitions. Certains statuts juridiques sont plus légers en terme de gestion administrative mais peuvent vous limiter dans le cadre d’une évolution de votre activité, tandis que si vous démarrez de façon trop ambitieuse, vous pourriez également perdre beaucoup d’énergie avec la paperasse. Pour éviter cela, il est nécessaire de prendre le temps d’étudier en détails chacun des statuts et choisir celui qui sera le plus adapté. N’hésitez pas également à vous rapprocher des réseaux entreprendre autour de vous qui sauront vous aiguiller en cas de doute.