Le temps que l’on passe sur nos téléphones et nos ordinateurs a de quoi nous alarmer. Et nous déprimer, avouons-le. Entre les mails de travail, les réseaux sociaux, les vidéos Youtube et les séries Netflix le soir, les compteurs tournent à plein régime. Même lorsqu’on s’essaye à la déconnexion. On est vite rattrapée par le manque de notifications, devenues une vraie drogue pour nombre d’entre nous. Comment reprendre le contrôle sur le digital et la technologie ? Voici le concept du digital minimalism.
Nous sommes devenus si accros à nos téléphones portables qu’un nouveau mot a été créé pour désigner la peur d’être éloigné de son téléphone ou de manquer de réseau : la nomophobie. C’est grave docteur ? Les effets néfastes ne sont pas négligeables. Cela engendre stress, angoisse, une perte de la concentration et de la créativité et un sommeil troublé. Cela entraîne généralement une spirale infernale et dangereuse.
Conscient de ce problème contemporain, l’américain Cal Newport a écrit Digital Minimalism. Dans cet ouvrage, il explique que pour pouvoir se concentrer à nouveau et apprécier un monde de plus en plus bruyant et saturé, il convient de connaître ses besoins. Doit-on vraiment regarder Facebook et Instagram 23 fois dans la journée ? Est-il nécessaire de toucher à son téléphone s’il n’a pas sonné ? Quelles seraient réellement les conséquences si l’on ne regardait nos emails qu’une fois par jour ? Le digital minimalism revient à ne se servir de la technologie que lorsqu’il y a un besoin objectif. D'ailleurs, Riad a changé ses habitudes suite à une prise de conscience. “Je ne supportais plus de me comporter comme un robot en ouvrant mes applications de téléphone un nombre incalculable de fois par jour. Cela ne m’apportait aucune satisfaction. C’était vraiment une addiction. Depuis, j’ai le sentiment d’avoir repris le contrôle de mon temps libre.”
L’objectif est de ne plus subir les effets de la technologie mais de les mépriser. On est à nouveau capable d’écouter une conversation de A à Z, de s’ennuyer, de se perdre dans un bon livre, de discuter avec des amis sans demander de précision à Google toutes les deux minutes. Circonscrire exactement ses besoins permet de passer plus de temps sur des activités qui ont du sens. Cela est bénéfique pour soi et remplit d’une réelle satisfaction.
Le digital minimalism permet d’appréhender le monde sous un angle nouveau. Notamment en se reconnectant avec son Moi intérieur. Les scientifiques sont formels. Reprendre le contrôle sur le digital améliore franchement la posture, la mémoire, le sommeil et les relations aux autres. Riad raconte : “Avant, il me fallait des heures pour m’endormir. C’était un cercle vicieux car je reprenais toujours mon téléphone au bout de 5 minutes. Je me réveillais toujours épuisé et je savais que c’était absurde ! C’est quand j’ai découvert mon “temps d’écran” chaque jour que j’ai décidé de réagir. Je suis parti plusieurs jours en retraite sans ordinateur ni téléphone.”
Dans une société ultra-connectée où un droit à la déconnexion a récemment été imposé dans le code du travail, il est devenu salutaire de prendre du recul sur les objets électroniques qui nous entourent. Souvent, l’usage que l’on en fait dépasse les besoins réels. Afin d'éviter les effets néfastes à long terme, il est indispensable d’apprendre à débrancher et à se recentrer sur soi et son environnement. Le digital minimalism, principe d’avenir ?