Pour la 10e année consécutive, l’Observatoire de la parentalité en entreprise (OPE) a livré ce mardi les résultats du Baromètre de la conciliation entre vie professionnelle, vie personnelle et vie familiale. Ainsi, le manque de temps concerne – sans grande surprise – près de 3 salariés sur 4, et jusqu’à 83% pour les jeunes parents. Les plus impactés sont les mamans salariées et les cadres et dirigeants. Une sensation qui crée :
- mal-être au travail et à la maison ;
- angoisses ;
- dévalorisation de soi ;
- burn-out ;
- et surtout une grande souffrance.
Mais tout n’est pas perdu ! On vous donne quelques pistes.
D’où vient ce manque de temps ?
Le manque de temps a augmenté au fil des années. Pourtant, la modernisation et l’ « humanisation » du monde du travail aurait dû en offrir plus aux salariés. Malheureusement, si les générations précédentes ont pu en bénéficier, avec l’automatisation des tâches, la 5ème semaine de congés payés ou les 35h, aujourd’hui il n’en n’est plus rien. Voire cela s’aggrave. En effet, Internet a supprimé la frontière vie privée/vie professionnelle. En conséquence, chaque salarié(e) ou presque se doit d’être connecté(e) à tout moment.
Le droit à la déconnexion
Pourtant, le droit à la déconnexion est inscrit dans la loi travail depuis juillet 2016. Aussi, recevoir un mail de son patron à 22h ou un dimanche matin n’oblige absolument pas à répondre. Et ce, même s’il vous voit connectée sur les réseaux sociaux ou Skype ! En effet, vos horaires de travail ne doivent pas déborder sur vos moments passés en famille, et vous n’avez pas à justifier le fait que vous ne soyez pas joignable. Vous n’appartenez pas à votre entreprise, ne l’oubliez pas ! Vos week-ends et vos soirées sont à vous, même si votre manager ne le comprend pas. Il faut faire comprendre à votre hiérarchie la notion d’urgence et de priorité car le monde ne s’arrêtera pas de tourner si vos bureaux sont fermés à 18h.
Mettre en place une véritable organisation
Aujourd’hui on veut tout, tout de suite. On ne veut plus attendre ni sentir la frustration. Internet nous a donné le sentiment que tout était faisable à toute heure et à tout moment. Oubliant par là que l’être humain, lui, n’est pas un robot et a un rythme chrono biologique qui n’a pas évolué depuis la nuit des temps. Il doit manger, dormir, faire des pauses, même s’il est théoriquement joignable 24h sur 24. Ne pas déconnecter, c’est la voie royale vers l’AVC, la crise cardiaque ou le burn out. Et ce, à tout âge. Encore pire si pour tenir, vous fumez, vous prenez des euphorisants et mangez mal. Et si en plus, vous ne vous faites par surveiller médicalement, faute de temps…
Halte à la réunionite aigue
Les réunions, c’est le mal français par excellence en entreprise. Elles sont programmées à toute heure, souvent après les heures de travail effectif, sans prévenir à l’avance, pour tout et rien, surtout rien. Pire, elles ne débouchent souvent que sur le vide. Car personne n’arrive à s’entendre, tout le monde est fatigué et pianote sur Facebook sans écouter les échanges. Résultat, du temps de perdu, de la frustration, de rancœurs et un sentiment d’échec permanent. Il faut mettre en place un planning, préparer les sujets à l’avance, réunir seulement les personnes indispensables, prendre en compte l’emploi du temps des uns et des autres. Bref, créer tout simplement une éthique professionnelle.
Passer à autre chose
Si rien ne change dans votre entreprise, il faut prendre votre courage à deux mains et partir pour d’autres aventures. Vers une autre entreprise plus humaine, créer votre propre job ou carrément faire une pause de quelques mois pour vous retrouver, vous et votre famille. N’attendez pas de faire un burn out pour tout lâcher, car la pente sera très dure à remonter. Optez pour un bilan de compétences et détectez ce que vous voulez vraiment. Le temps est une composante, mais pour faire quoi, et comment en avoir, tout en étant épanouie à la fois au bureau et à la maison. C’est possible, beaucoup y arrive, même dans ce monde du travail impitoyable, alors pourquoi pas vous ?
