C’est un peu le rêve de chacun. Atteindre un niveau d’apaisement, de plénitude tel qu’on laisse derrière soi les sentiments d’angoisse, de stress, de frustrations qui nous polluent trop souvent au quotidien. Les thématiques de développement personnel fleurissent dans les médias et dans le débat public depuis quelques années. Au point qu’être bien dans son corps et dans sa tête soit un peu devenu une injonction. Alors, comment faire le tri entre tous les concepts que l’on nous vend et enfin faire l’expérience de davantage de sérénité ?
On dépense beaucoup d’énergie à courir après le temps et les performances. Si l’on est souvent assez bien élevée pour épargner les autres, nos mauvaises humeurs et émotions négatives nous poussent à être bien trop sévère voire injuste avec nous-mêmes. Intérieurement, il arrive qu’on se parle comme nous n’oserions pas parler à quelqu’un d’autre. Pourtant, commencer par être bienveillant avec soi est une étape indispensable pour adopter un état d’esprit plus positif. Au boulot comme dans sa vie personnelle. S’auto-flageller lorsque nous échouons est contre-productif. Alors que la part de nous qui est blessée par un échec a besoin d’être écoutée, entendue et réconfortée comme nous le ferions avec un enfant triste. Il n’est pas question de se voiler la face ou de renier ce qui nous arrive de négatif. En revanche, il est plus constructif de se concentrer sur ce que l’échec nous fait ressentir plutôt que sur l’échec en tant que tel. Allons, un peu de compassion, nous le faisons si bien avec les autres !
Dans une société de l’immédiateté, nous vivons à mille à l’heure. Dans ces circonstances, il est de plus en plus difficile de trouver des bulles d’air pour prendre du recul sur soi et ce que l’on vit. Envahis d’informations en tout genre, parfois (souvent) anxiogènes, nous sommes sans arrêt interrompus par des notifications et sonneries en tout genre. Pourtant, il est important de trouver du temps pour ralentir et regarder en soi. C’est notamment le but de la méditation dite de pleine conscience, dont la pratique est de plus en plus populaire pour parvenir à davantage de sérénité. Même si cela semble parfois impossible, se couper du monde ponctuellement est un bon moyen de faire le point et d’éteindre la cocotte-minute avant qu’elle n’explose. D’un point de vue professionnel, on n’oublie pas non plus que l’on a droit à la déconnexion, alors les mails du bureau à n’importe quelle heure, on s’autorise à les ignorer.
La sérénité passe évidemment par un état d’esprit positif. Il est aussi important de se sentir bien dans son corps. Prendre du temps pour se relaxer, se chouchouter, se regarder ou encore se dépenser contribue à trouver l’équilibre. Pour celles qui sont réticentes à pratiquer la méditation par exemple, les alternatives sont nombreuses. 1h de sport peut tout à fait avoir les mêmes effets si cela vous correspond davantage. Là encore, l’essentiel est de s’écouter, d’écouter les réactions de son corps, ce qu’il nous dit et de subvenir à ses besoins. Cela est indissociable d’une alimentation adaptée, qui apporte les nutriments et vitamines nécessaires. Comme toujours, tout est lié.
Devenir chef d’équipe, obtenir une augmentation, réussir sa vie de couple, de famille, ne pas oublier l’anniversaire de ses amis, faire du sport, manger sain. Au secours ! On nous pousse à la perfection et les injonctions à tout réussir sont de plus en plus nombreuses. Pourtant, chercher à performer en permanence est le meilleur moyen d’aller droit dans le mur. Vouloir à tout prix être à la hauteur sans arrêt est une source d’épuisement physique et mental. Libre à nous d’ajuster nos valeurs et de définir notre propre scénario de réussite. Un peu de laisser aller peut faire du bien.
Les enfants exploitent souvent plus que les adultes ce refuge qu’est l’imagination. Nous ne sommes pas des bisounours et la vie n’est pas une grosse barbe-à-papa rose. Néanmoins, les scientifiques ont souvent prouvé que la créativité était un joli moyen de faire face aux épreuves. De s’en protéger, s’en éloigner, mais aussi de les accepter comme point de départ pour quelque chose de plus constructif. Que ce soit la peinture, la musique, la cuisine ou même des activités plus triviales comme boire un verre ou regarder une série un peu régressive, tout peut devenir un art et source de création. Autant ne pas s’en priver et atteindre davantage de sérénité.
La définition de la sérénité est sans doute propre à chacun. Elle est pour tous un but que l’on poursuit. Être serein, ce n’est pas tenter de ne faire l’expérience que du positif, mais c’est apprendre à vivre avec les bas, les obstacles, les coups, les épreuves, tout en écoutant et en acceptant ses chamboulements intérieurs. La sérénité est un peu un muscle qu’il faut travailler régulièrement, jusqu’à ce que ce soit comme le vélo, ancré pour toujours !