Lorsqu’on prend la décision de changer de voie et de se faire accompagner au cours d’un bilan de compétences, soit pour déterminer pour quel autre job on est faite, soit pour conforter son choix de nouvelle carrière ; c’est très souvent une période d’euphorie. On a l’impression que tout nous sourit, qu’on a pris la bonne décision. Et qu’un avenir radieux est enfin à notre portée ! Bref, on est prête à tout casser, comme on dit souvent.
On découvre de nouvelles choses, des opportunités qu’on ne soupçonnait même pas, des qualités et des savoir-faire qu’on n’imaginait pas avoir un jour. Tout nous sourit, on a même envie de convaincre les autres qu’ils devraient faire pareil, car c’est tellement bien. On redevient presqu’ado quand on découvrait la vie…
Sauf que cette période d’euphorie liée à la nouveauté peut parfois retomber. Surtout après le bilan de compétences où jusqu’à lors se reconvertir et affronter un nouveau métier était un doux rêve sans forme distincte. Mais à un moment il faut se lancer, affronter la vraie vie et c’est là que viennent les peurs, les doutes, les questionnements qui assaillent un jour où l’autre toutes celles et ceux qui se reconvertissent. Tout le monde est passé par là, même ceux qui ont oublié. On ne change pas de vie sans interrogations, ce n’est pas limpide, on sait juste au fond de soi qu’on doit le faire, mais cela n’empêche pas d’avoir des angoisses et parfois même pire une peur qui grandit jour après jour au fer et à mesure que le projet prend forme, qu’il va falloir abandonner sa vie d’avant pour affronter l’inconnu.
Dans ces moments là il est primordial de se faire accompagner, soit par un coach, un psy, une personne de confiance, mais surtout son entourage. Votre conjoint, vos enfants doivent adhérer à votre projet et vous soutenir, et ne pas vous culpabiliser ou vous angoisser avec des phrases du style « mais comment on va faire si on peut plus payer le crédit de la maison ? » ou « tu pourras toujours venir me chercher à la sortie de l’école ? Parce que je ne veux pas aller à la garderie ! »
Quand un des membres de la famille se reconverti, c’est tout le monde qui change de vie et qui a peur. La peur du lendemain est une des peurs les plus profondes des humains : ne plus avoir de toit, se retrouver à la rue, ne pas pouvoir donner à manger à ses enfants, etc… Est une angoisse que partagent beaucoup de celles et ceux qui changent de job, qui vont voir leur rémunération baisser ou disparaitre pendant un moment, et devoir revoir leurs priorités le temps que la nouvelle vie se mette en place.
Vous devrez donc à la fois gérer vos doutes, mettre tout votre énergie dans votre projet et rassurer votre mari et vos enfants. Il y a toujours un prix à payer lorsqu’on veut aller là où on doit être, ce n’est jamais facile. Autant le savoir avant de s’embarquer dans cette aventure. Même si cela ne doit pas vous freiner dans vos projets, car si vous êtes forte, déterminée et bien accompagnée, il n’y a aucune raison pour que cela ne marche pas.
Cela peut être long, plus que prévu, cela peut engendrer des problèmes au quotidien, des bouleversements d’emploi du temps, un changement des priorités de la famille, mais si autour de vous, votre entourage est suffisamment fort, ils comprendront que vous en avez besoin, que c’est pour le bien de tous, que ce n’est pas égoïste de votre part et que dans quelques temps, ils seront fiers du chemin que vous avez parcouru.
On ne parle jamais assez du rôle de la famille lors d’une reconversion. Mais celui-ci est primordial. Aussi bien pour la personne qui change de vie, et qui a besoin de soutien. Mais aussi pour les membres de la famille, qui doivent être rassurés. C’est une épreuve qui doit être vécue en parlant, en échangeant, en toute transparence... Tout en gardant sa passion pour le projet et la bienveillance pour sa famille ! Un challenge qu’on ne regrette jamais de relever, il parait ! Alors lancez-vous, si vous sentez que vous devez le faire. Et impliquez votre famille, acceptez vos peurs et vos doutes, comme ceux de votre entourage. Mais surtout, focalisez-vous sur la vision de votre vie future, celle pour laquelle vous êtes prête à tout ou presque.