Lorsqu’on envisage une reconversion professionnelle, l’auto-entreprenariat est souvent évoqué comme un outil facile et pratique pour changer de vie. Mais qu’en est-il vraiment ? Profitez de l’expérience de celles qui se sont lancées pour vous poser les bonnes questions avant de devenir auto-entrepreneur.
Le statut d’auto-entrepreneur, ou de micro-entreprise, est supposé facile et peu coûteux à mettre en place. Applicable aux travailleurs indépendants, dans la limite d’un chiffre d’affaires maximal annuel selon l’activité envisagée, il offre plusieurs avantages:
Le statut d’auto-entrepreneur est généralement associé à celui de freelance. Ce terme désigne, en réalité, une personne qui exerce son activité professionnelle en tant que travailleur indépendant, sans avoir de contrat de travail, mais en réalisant des missions facturées à ses clients. Pour pouvoir exercer en tant que freelance, l’auto-entreprenariat est donc un des statuts juridiques envisageables.
Par cette simplicité, on comprend aisément pourquoi le statut d’ auto-entrepreneur est autant prisé, notamment lorsqu’on envisage une reconversion professionnelle. En France, il représente 45 % du nombre total de créations d’entreprises. Mais attention, ce statut n’est pour autant pas fait pour tout le monde !
Comme nous l’explique Garance, fondatrice de Garance&Moi «entreprendre et être indépendant sont deux choses bien différentes. Quand j’ai créé Garance&Moi, j’accompagnais moi-même mes clientes. Au bout d’un moment, j’avais trop de demandes, je n’arrivais plus à les absorber. Je me suis donc posée la question : est-ce que je veux continuer à accompagner mes clientes, donc être dans la production, mais avec un aspect limitant qui était que je ne peux accompagner qu’un certain nombre de femmes. Ou est-ce que je veux créer une boîte, recruter, mais à terme arrêter de faire moi-même de l’accompagnement ? Ces deux chemins sont très différents».
La première question à se poser est donc : voulez-vous devenir entrepreneur, au sens de créer une entreprise et diriger des équipes, ou souhaitez-vous travailler de manière totalement indépendante, autonome et individuelle, produire vous-même et devenir auto-entrepreneur ?
La micro-entreprise est souvent perçue comme le statut juridique le moins coûteux, mais ce n’est pas aussi simple ! Le lancement de son activité peut demander des investissements importants pour du matériel, des formations, des prestations de services ou même un véhicule ou des locaux. Lorsqu’on est auto-entrepreneur, si on ne récolte pas la TVA, on ne peut pas non plus la déduire de ses achats. Donc toutes les dépenses sont à vos frais et à intégrer dans le calcul de vos tarifs pour être rentable.
« J’ai choisi l’auto-entreprenariat pour mon activité de prof de yoga, car je n’enseigne que dans des salles déjà équipées, ou en ligne pour des investissements minimes. Mais le jour où j’ouvrirai mon propre studio pour lequel je devrais louer un local et acheter du matériel, le statut ne sera certainement pas aussi intéressant », nous explique Léa.
Si vous souhaitez devenir auto-entrepreneur, surtout si cela sera votre unique activité principale, certaines choses sont indispensables à faire :
Un des risques de l'auto-entrepreneuriat, c’est aussi la fluctuation des revenus, d’où l’importance de bien fixer ses tarifs en tenant compte de toutes ses charges, mais également de ses capacités de trésorerie. Si vous n’avez pas un petit capital de trésorerie de départ, vous devrez le prendre en compte dans vos délais de paiement ou mettre en place des acomptes.
Le statut d’auto-entrepreneur a beau être très simplifié dans les démarches de création et de gestion, il n’en reste pas moins des déclarations à faire et des charges à payer. Selon Lucie, rédactrice et responsable éditoriale en micro-entreprise « mieux vaut ne pas avoir de phobie administrative. Ou se soigner ! Il faut être méthodique, noter les échéances de déclarations à l’URSSAF, prévoir des dossiers pour chaque type de documents, noter les démarches récurrentes, les plafonds de revenus qui font changer le taux de charges… »
En définitive, Lucie nous explique que ce statut « n’est pas si compliqué, mais si on n’est pas méthodique dès le début, ça peut devenir un petit cauchemar et c’est dommage de laisser son projet grignoté par ça. »
Auto-entreprendre pour changer de vie, cela induit aussi que l’on passe généralement d’un travail en équipe, avec un management, des échanges et des émulations, à un travail seule, face à ses objectifs, ses missions et ses clients.
Pour pallier cet aspect très solitaire du statut, on peut se constituer un réseau d’autres indépendants, dans des domaines complémentaires ou identiques, pour se partager éventuellement des missions ou bonnes pratiques, parler stratégie ou formations. Travailler en espace de coworking peut également être une option intéressante pour rencontrer du monde, avoir des occasions d’échanger et ne pas se sentir trop seule.
Donc rassurez-vous, le statut d’auto-entrepreneur ne condamne pas à la solitude, et reste très avantageux pour les femmes qui veulent se lancer dans une reconversion professionnelle plus facilement.
Vous songez à vous reconvertir et devenir indépendante? C’est peut-être le moment de démarrer un bilan de compétences. Il vous permettra d’approfondir votre introspection et votre projet professionnel.